La Cité des Climats & vins de Bourgogne fête son premier anniversaire !

Le réseau des Cités des Climats & vins de Bourgogne à Beaune, Chablis et Mâcon fête son premier anniversaire, le week-end des 15 et 16 juin (programme en bas d’article). Son directeur Olivier Le Roy en dresse un état des lieux et espère beaucoup des synergies à venir…

La Cité des Climats fête son premier anniversaire. Chablis, Beaune et Mâcon voient-ils le verre moitié vide ou moitié plein ?

Olivier Le Roy : « Le travail réalisé est énorme : gérer les fins de chantiers et découvrir les bâtiments en fonctionnement, assurer l’exploitation quotidienne sur les trois sites, préparer l’avenir en développant par exemple la programmation et les partenariats. Voilà la valse à trois temps qui est notre quotidien depuis un an ! Les retours visiteurs, conquis quel que soit leur profil, les félicitations des partenaires et mécènes, ou encore la quinzaine de prix récompensant l’architecture, la scénographie ou le concept global sont autant de motivations pour donner le meilleur.

Que reste-t-il dans la colonne « à faire » ?

Tant de choses, car l’ambition est grande, avec une offre culturelle, pédagogique, réceptive très riche. Par ailleurs, certaines dynamiques n’ont pu jouer du fait du décalage des projets alentours (acteurs privés à Beaune, Grand Pontigny à côté de Chablis…). Enfin, nos nombreuses actions en direction de l’écosystème local et régional portent leurs fruits, mais demandent plus de temps que nous ne pensions.

Beaune a accueilli 42 000 des 55 000 visiteurs de cette première saison. Cette « Beauno-dépendance » est-elle une surprise, un problème, ou rien de tout cela ?

Cette prédominance était attendue. Elle est d’ailleurs tout à fait normale : Beaune est le plus grand des trois sites, celui à la programmation la plus riche, et est dans la ville « capitale des vins de Bourgogne » qui accueille le plus important flux de touristes. Pour autant, chacune des cités est en train de trouver sa place, de se forger une identité propre et complémentaire. 

La thématique des Climats et de la viticulture en général dépasse le cadre national. La Cité de Beaune peut-elle accueillir, voire organiser, des événements de dimension internationale sur le sujet ?

Par son contenu et la qualité qui lui est reconnue, le rayonnement de la Cité des Climats à Beaune est d’ores et déjà international. Le rapprochement en cours avec les tours opérateurs va augmenter progressivement la part de visiteurs étrangers. L’organisation de grands événements est possible mais n’a de sens que menée conjointement avec la filière, l’association des Climats ou d’autres grands partenaires publics ou privés. C’est une vocation de moyen terme, comme l’accueil d’événements de grande ampleur, dès lors que le quartier complet de la Cité permettra d’optimiser les synergies avec le palais des Congrès et les opérateurs privés.

La Cité des Climats de Beaune intègre une importante partie privée, en cours de réalisation, qui donnera une nouvelle impulsion au site en général. Qu’en espérez-vous ?

Nous avons tendu la main depuis le premier jour à tous les porteurs de ces futurs espaces mitoyens. Nous nous réjouissons de l’ouverture imminente de l’hôtel Voco, puis d’ici deux ans sans doute des halles oeno-gastronomiques et événementielles. Ce sont effectivement des relais de visibilité et de croissance, qui renforceront les efforts menés seuls jusqu’ici. Nos complémentarités sur le papier sont évidentes, ne serait-ce qu’en capacités d’accueil événementiel, avec un effet « matriochka ». Les contacts sont pris afin de trouver ensemble les formules efficaces, sans négliger bien sûr tous les autres acteurs du territoire avec qui nous travaillons déjà.

À titre personnel enfin, vous étiez le premier employé de l’association, fin 2019. Avez le bénéfice de ce recul, ce projet est-il le plus exigeant de votre parcours ?

Indéniablement : il combine tous les challenges que j’ai eu à affronter séparément. Par son caractère novateur qui oblige à partir d’une page blanche, par les attentes des commanditaires comme des clients qui exigent une excellence opérationnelle immédiate et quotidienne, par sa dimension territoriale sur quatre sites – en incluant l’École des Vins au sein de la Cité de la gastronomie de Dijon – par les enjeux financiers et d’image pour la filière et la Bourgogne, par un positionnement à la fois de directeur général et de directeur d’exploitation qui génèrent une pression au quotidien… depuis bientôt cinq ans.

Pas de lassitude donc ?

Non ! Le caractère passionnant de ce projet, au cœur de mes inclinations personnelles pour la culture, la nature et la gastronomie, m’a permis de franchir les obstacles. L’ouverture de ce réseau est déjà un incroyable succès, fruit du travail de plus d’un millier d’hommes et de femmes. Aujourd’hui, par conviction intime de son intérêt autant que par sens des responsabilités, mon engagement reste total pour stabiliser et développer ce formidable outil de partage au service des bourgognes et de la Bourgogne. »

Avec 55 000 visiteurs accueillis (dont 42 000 à Beaune) pour une première saison partielle, la Cité des Climats espère une vitesse de croisière à 180 000 visiteurs d’ici deux à trois ans. © Antoine Martel