Le circuit Dijon-Prenois appartient au patrimoine bourguignon. Chaque virage raconte sa propre histoire. Episode 3 avec le gauche de la bretelle, surnommé « la cuvette ».
Les jours de course, les spectateurs se ruent dans les gradins du gauche de la bretelle. Les amoureux du circuit Dijon-Prenois sont unanimes : c’est le virage le plus spectaculaire du tracé. Les pilotes aussi. « L’arrivée dans la cuvette est toujours un grand moment ! On est capable d’arriver à deux, voire trois de front. Vous pouvez doubler au freinage, à l’intérieur et à l’extérieur lorsque vous réaccélérez. En le racontant, je le vis, je suis en train de passer les vitesses », témoigne le Dijonnais Philippe Gaillard (champion de France de GT3 en 2009) à Thomas Désarménien, le « Monsieur histoire » du tracé dijonnais.
L’énigme de Prenois
La cuvette a donné le tournis à plus d’un pilote. Certains la voient encore comme une équation impossible à résoudre, à l’image de Marc Surer (82 GP de Formule 1). « Je la détestais et l’adorais à la fois. Je la détestais car on ne pouvait pas voir le virage depuis une formule et on ne sait pas où freiner. Je l’adorais car les autres avaient le même problème et je pouvais les doubler là ! » Plonger dans un virage à l’aveugle est pour le moins déstabilisant. Les plus créatifs, pour ne pas dire autre chose, en font une force.
Le 30 juin 1985, Christian Danner remporte le Grand Prix F3000 de Dijon. Un succès qui lui promet alors d’accéder à la F1 quelques semaines plus tard. « J’ai pris beaucoup de plaisir à Dijon-Prenois. J’aimais ces longues courbes et l’arrivée, au-dessus de la cuvette, où vous ne pouvez pas vraiment voir mais vous devez être précis », se souvient l’Allemand aux 47 courses en F1. Les pilotes automobiles ne sont pas les seuls athlètes à avoir levé les bras dans la ligne droite de la Fouine.
Les souvenirs de « Nanard »
Un cycliste bourguignon peut en témoigner, alors que le Tour de France passera trois jours en Côte-d’Or cette année. Le 22 juillet 1977, « Nanard » Thévenet remporte le contre-la-montre entre Plombières-lès-Dijon et Prenois (50km en 1h 10’ 45’’), avant de s’en aller gagner sa deuxième Grande Boucle. « C’était une arrivée spéciale. On n’avait pas l’occasion d’arriver devant des foules aussi importantes. En tant que bourguignon, ça faisait quelque chose. Les virages ne sont pas très serrés pour des vélos. Par contre, ce n’est pas plat, le circuit de Prenois ! », se souvient le natif du Guidon, un hameau du Charolais. Ça ne s’invente pas !
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