Hospices de Beaune, Libération… Bourgogne Magazine n°81 est dans les bacs !

Le nouveau numéro de Bourgogne Magazine est sorti. À retrouver dans les kiosques de la région et sur bourgognemagazine.com !

Par Geoffroy Morhain
rédacteur en chef de Bourgogne Magazine

« Si la Bourgogne est aujourd’hui pleinement intégrée à l’intérieur des frontières de l’État français, unie à son historique rivale comtoise sur une carte régionale redessinée, il n’en a pas toujours été de même. Longtemps, ses confins ont fluctué au gré des courants de l’histoire. Pour le comprendre, un petit rappel de cours élémentaire ne sera certainement pas superflu : après la disparition de Charlemagne en 814, deux entités politiques distinctes apparaissent de part et d’autre de la Saône.

D’un côté la « Basse Bourgogne », à l’origine du duché de Bourgogne ; de l’autre, la « Haute Bourgogne », futur comté de Bourgogne ou Franche-Comté, rattachée en 1032 au Saint Empire romain germanique. Ainsi, pendant près d’un millénaire, les deux Bourgogne seront tiraillées entre les royaumes francs (puis celui de France) et l’Empire germanique, tantôt réunies, tantôt séparées au gré des héritages, des alliances et des conquêtes. Ce faisant, la Bourgogne se retrouve aux frontières de l’Espagne, pendant près de deux siècles (de 1493 à 1678), quand la Franche-Comté devient une possession de la couronne espagnole.

Longtemps aussi, l’État bourguignon des ducs de Valois (XVe et XVe siècles) sera étranger au royaume de France, à une époque où Chalon-sur-Saône était une ville-frontière très disputée. Autre frontière moins visible bien que plus récente, celle de la ligne de démarcation, qui coupa la Saône-et-Loire en deux de 1940 à 1943.

Loin d’être une leçon d’histoire, le dossier que nous consacrons à cette frontière intérieure se veut avant tout humain. Avec des petites histoires dans la grande, des témoignages de frontaliers devenus des héros anonymes ou simplement empêchés de faire leur moisson. Des histoires aussi de fraternisation avec le soldat allemand planté devant sa guérite, qui devenait à force un proche, un homme dont on devinait, sous le casque, le visage du fils ou du père de famille.

Frontières franchies librement cette fois avec une galerie de portraits de Bourguignons of the world talentueux ayant quitté leur pays pour tenter l’aventure ailleurs, toujours avec un morceau de Bourgogne dans leur valise. Businessman du vin aux États-Unis, jeune acteur avallonnais en Corée du Sud, moine cistercien en Norvège ou chef cuisinier à Singapour, tous ont su dépasser les limites de notre petite Bourgogne pour rencontrer le succès et en devenir d’excellents ambassadeurs. »