Domaine des Hospices de Beaune : Vincent Paindavoine, « Monsieur Côte de Nuits »

60 hectares allant du Mâconnais à l’Yonne en passant évidemment par les joyaux des Côtes de Beaune et de Nuits : le domaine des Hospices de Beaune est une belle poupée russe, au sein de laquelle chacun des 23 vignerons salariés gère soigneusement son pré carré. Vincent Paindavoine chouchoute les parcelles de Mazis-Chambertin (cuvée Madeleine Collignon), Clos de la Roche (Cyrot-Chaudron et Georges Kritter) et Echezeaux (Jean-Luc Bissey).

Vincent Paindavoine est un des 23 vignerons du domaine des Hospices de Beaune. © Eleonore Parc

Par Laurent Gotti

Appelez-le « Monsieur Côte de Nuits » ! Depuis 2012, Vincent Paindavoine est l’homme des grands crus du nord. Une lourde responsabilité pour des raisons évidentes : une pièce de 228 litres de vin en provenance de l’une ou l’autre de ces vignes peut dépasser 150 000 euros… Bien qu’issu d’une famille vigneronne de Vosne-Romanée, Vincent se voyait davantage dans la culture que dans l’agriculture. Après la fac (droit et économie), il est engagé par la compagnie Théâtre de l’éclaircie à Dijon. Il se redécouvre un goût pour le vin comme dégustateur, se forme au CFPPA à Beaune et travaille pendant cinq ans au domaine Bruno Clavelier (Vosne-Romanée), précurseur de la viticulture bio en Bourgogne, puis avec Eric Marey (Pernand-Vergelesses).

Il noue des liens avec certains vignerons des Hospices, par l’intermédiaire de son épouse, psychologue au centre Nicolas Rolin. Il apprend le départ du vigneron en charge des vignes et postule. « La première année, je me suis mis la pression pour être au niveau. Il a fallu apprendre en solo », se souvient-il. Depuis, il s’épanouit à ce poste. « C’est un mode de financement très vertueux pour l’hôpital, celui où travaille madame de surcroit, cela donne du sens à mon travail. Plus valorisant que si cela partait dans la Porsche Cayenne du propriétaire d’un domaine lambda », conclut-il.