Beaune : les ambitions culturelles de Charlotte Fougère

Sans se cantonner à son identité vineuse, Beaune a des ambitions culturelles variées et destinées à toutes les générations. Tel est le cap fixé par l’adjointe à la culture et aux grands projets.

Elle n’existe pas seulement le troisième week-end de novembre. Dans la vie de tous les jours, Beaune mobilise une large panoplie d’équipements pour animer sa politique culturelle. Charlotte Fougère en est une cheville ouvrière. 

Élue en 2020, l’adjointe à la culture et aux grands projets de la ville ne chôme pas. Son poste avancé contient des prérogatives larges, allant du pilotage du Palais des congrès au suivi de la rénovation du stade nautique en passant par le nouveau destin de l’Hôtel des Ducs de Bourgogne, occupé actuellement par le Musée du vin et appelé à honorer différemment la grande histoire ducale.

Ces missions reposent en l’espèce sur une connaissance toute personnelle des différents étages territoriaux, de l’intercommunalité au Conseil départemental où elle siège. Cette spécialiste de l’ingénierie touristique et culturelle, vice-présidente de l’association des Climats, est de surcroît très sensible aux enjeux du vin, comme en témoigne sa récente participation à la conférence mondiale de l’œnotourisme organisée par l’OMT en Arménie, pays dont elle a soigneusement documenté la découverte sur ses réseaux sociaux.

Trésors à exploiter

Pour autant, l’élue ne veut pas enfermer Beaune dans une image de cité viticole. Ce ne fut pas le sens de sa rencontre avec le maire Alain Suguenot. « Nous encourageons une culture novatrice qui met en valeur notre patrimoine et nos talents de demain », insiste l’intéressée. Avec 20 000 habitants dont près d’un tiers a moins de 30 ans, Beaune est confrontée à des enjeux importants. La culture croise la démographie. 

Le théâtre de Verdure rénové, le théâtre municipal, la Lanterne magique, le Musée des Beaux-Arts qui accueillera le sculpteur Paul Day au printemps (voir encadré) : « Tous ces lieux sont des trésors à exploiter, ils nous permettent de construire une programmation croisée, notamment avec nos partenaires de l’Hôtel-Dieu et de la Cité des Climats », explique celle qui compte aussi sur la direction de la culture et sur des piliers locaux comme Anne Caillaud, adjointe à la vie associative et au spectacle vivant.

« Une culture novatrice, qui met en valeur notre patrimoine et nos talents de demain. »

Charlotte Fougère, adjointe à la Culture

Magique, cette Lanterne !

Charlotte Fougère et son équipe ont ainsi développé une panoplie d’expériences en direction de publics différents. Les jeunes et les familles se pressent par exemple aux nombreux ateliers proposés dans les musées ainsi qu’à la Lanterne magique (Mômes & Merveilles, Beaune Humour…), cœur battant de ce renouveau culturel. 

La salle, intimiste et chaleureuse, accueille des têtes d’affiches (Eric Serra, Natalia Doco, Nach), mais aussi le Tremplin Émergences, création originale dont l’une des premières lauréates, Lucie Panzani, vient de remporter le concours Voix de Stars sur France 3. « C’est un véritable incubateur de jeunes talents », explique Charlotte Fougère, prenant à témoin la douzaine d’artistes qui constituera la deuxième promotion, sous la direction de Fred Mostacci, avec in fine un concert et un album collectif prévus en mars 2025.

Puis viendra le festival Belen, une autre création municipale pour promouvoir la musique de demain, dont le directeur artistique n’est autre qu’André Manoukian  (l’Arménie encore !). « Avec Charlotte, j’ai eu l’impression qu’on se connaissait depuis toujours. Beaune est un carrefour culturel incroyable », résume le musicien, séduit par tant de mondes qui s’ouvrent ici.