Le Circuit Dijon-Prenois appartient au patrimoine bourguignon. Chaque virage raconte sa propre histoire. 6e et dernier épisode avec la Courbe de Pouas.
Même à Prenois, toutes les bonnes choses ont une fin. Dans ce dernier épisode de notre série « Un virage, une histoire », nous plongeons dans la courbe de Pouas. Ce très long virage à droite, le dernier du tracé, guide les pilotes vers la ligne droite de la Fouine, la plus longue du pays (1,1 km).
Cette ultime courbe a procuré des sensations folles à Jean Ragnotti. En 1981, à bord de sa mythique Renault 5 Turbo, « L’acrobate » signe une remontada dantesque pour l’emporter de… 6 centièmes ! « Tout s’est joué à l’aspiration dans Pouas, confie le pilote de rallye à Thomas Désarménien. J’ai attaqué la dernière courbe en 3e position, et à l’aspiration je remonte. » « Jeannot » Ragnotti dépasse alors Boy Hayje et Joël Gouhier, avec qui il se battait depuis quelques tours pour la victoire finale. « Je déboîte un peu à la remontée en mettant deux roues sur le bas-côté gauche, un peu dans les graviers, légèrement en dehors de la piste. Gagner, c’est bien. Après une bonne bagarre, c’est beaucoup plus sympa ! »
« J’ai cassé la voiture en deux »
La courbe de Pouas n’a pas laissé que des bons souvenirs. Eric Hélary ne dira pas le contraire, bien qu’il en plaisante aujourd’hui. En 1989, quatre ans avant sa victoire aux 24 Heures du Mans, il découvre le circuit Dijon-Prenois en Formule 3, à bord d’une Reynard 893 Alfa Romeo. « Je m’en souviens comme si c’était hier. Après ma victoire à Nogaro, je me suis dit : « il faut absolument que je gagne à Dijon ! ». Finalement, j’ai cassé la voiture en deux dans la courbe de Pouas. »
Sans rancune pour le pilote parisien, qui classe Dijon-Prenois parmi ses circuits préférés, « parce qu’il faut de la bravoure et qu’il faut attaquer pour gagner ». Pas trop quand même car pour paraphraser un certain Enzo Ferrari : « Pour terminer premier, il faut premièrement terminer. »
