On a beau célébrer cette semaine son centième anniversaire, rien n’empêchera pas la BA102 de vivre tout bientôt le dernier vol d’un Alpha Jet, symbole du grand départ annoncé et redouté. Bourgogne Magazine consacre donc un hors série « collector » (en vente dans tous les kiosques) qui retrace l’épopée de la base, de l’envol des Cigognes (nom donné aux escadres) à son chant du cygne. Comme l’explique dans son éditorial, Dominique Bruillot, directeur de publication de la revue.
Bourgogne Magazine, hors série Un siècle de BA 102, disponible en kiosque cette semaine.
« Sur la terre comme au ciel, les choses vont et viennent. C’est avec un drôle de sentiment que la Bourgogne en général et la Côte-d’Or en particulier célèbrent le centenaire de la BA 102. Un siècle de souvenirs et de vie commune s’achève par le dernier vol, en juin, des Alpha Jet qui rejoindront une autre piste. C’est le chant du cygne pour une base aérienne née sous le signe des Cigognes, qui a tant marqué les esprits sur le sol bourguignon. Ainsi va le monde.
Dijon a donc pieusement conservé dans son album souvenirs, les grands meetings qui ont égayé son ciel et les scènes épiques de Tanguy et Laverdure. Le destin incroyable de cette base née de l’audace des pionniers pour devenir, au fil du temps, le premier socle de la formation des pilotes de chasse, suscite bien des questions. D’aucuns se raccrochent à des hypothèses de regroupement et un positionnement stratégique dans la région Est de la France pour assurer une activité militaire et administrative sur le site. Même si les faits sont têtus et que les chevaliers du ciel auront bientôt totalement changé de quartier.
Présentation du drapeau au 1er groupe d’aviation de Dijon par le lieutenant Guynemer le 13 mai 1916: un acte fondateur de la base aérienne militaire de Longvic.
En juin 2014, le Conseil général de Côte-d’Or consacre une exposition à « sa » BA 102, celle qui lui a donné des escadres portant son nom. Sans doute cette démarche est-elle une façon comme une autre de montrer l’attachement viscéral que le territoire manifeste depuis toujours à l’égard de l’armée de l’air, avec le secret espoir que ce qui n’ira plus dans les airs se retrouvera sur terre. Pour l’heure, notre propos n’est pas de spéculer sur l’avenir de ce site qui, nous le savons bien, est un gros village de plusieurs milliers d’habitants dont l’activité rejaillit directement sur le moral des troupes civiles du secteur.
La BA 102 fête ses cent ans. Nous le faisons avec elle, en livrant ici ce carnet de voyage historique qui va des exploits de Guynemer à la vision fulgurante d’un vol de Mirage au-dessus de la Libye. Ce hors-série n’a pas la prétention d’offrir une analyse de la situation actuelle, que Dieu nous garde sur ce point ! Il permet au moins au temps de suspendre son vol, afin de revoir les as de la Grande et la Drôle de guerre, suivre les acrobates du cirque Weiser qui mettent leur aéronefs en vrille, s’émouvoir du destin brisé de la sublime Caroline Aigle, et s’étonner sans fin devant les prouesses technologiques dont l’homme est capable lorsqu’il rêve d’Icare. Allez, vous prendrez bien un dernier vol pour la route? »
Un siècle de BA102, de l’envol des Cigognes au chant du cygne.
Hors série « collector », 100 pages, 7,5 euros, en vente dans les kiosques ou chez l’éditeur: [email protected]