Un sondage Dijon-Beaune Mag/BP Est réalisé auprès de plus de 1100 Dijonnais a permis de passer au crible de 8 réalisations ou projets qui détournent les codes habituels pour mettre l’art conceptuel dans la rue. Pour commencer, la boucherie humaine de Fabien Ansault: alors, de l’art ou du cochon?
@Jean-Luc Petit
Le plasticien Fabien Ansault a conservé les clés de la “Boucherie humaine” qu’il avait installée dans un commerce désaffecté de Montbard, montrant des parties de l’homme comme on expose du cochon ou du veau sur les étals d’un commerce. Cet art décalé en a choqué plus d’un mais serait une façon de dénoncer la violence de la guerre, un thème de circonstance en cette année de célébrations diverses.
Mais selon vous:
• On ne joue pas avec la nourriture, c’est sacré : 15,67 %
• Au contraire, l’art doit déranger et questionner : 46,25 %
• Vous me remettrez une livre de vos côtelettes ma bonne dame : 7,50 %
• De toute façon, l’homme est un boucher pour l’homme : 30,58 %
Notre commentaire: Ah les bons sentiments! La “provoc” serait-elle donc devenue un sujet sérieux? Ce bon “boucher”, dans les années 70, aurait pu faire la couverture d’Hara Kiri. Aujourd’hui, l’exposition de Fabien Ansault fait juste grincer des dents à quelques vieilles bigotes dans le nord de la Côte-d’Or, sans remuer plus que ça les sensibilités exacerbées. La majorité hésite en effet entre deux tendances: c’est à l’art de provoquer pour plus de 46 % des sondés alors que, de toute façon, l’homme n’est qu’un boucher pour lui-même déplorent plus de 30 % d’entre eux. De l’art ou du cochon, ici, tout finit en potée.