Que vous soyez branché, ultra connecté, en situation de handicap (ou pas…), Stéphane Hanquet vous souhaitera la bienvenue dans son Semeia bar. Un café dans l’air du temps aux ambiances multiples, créé pour réduire le fossé des différences et favoriser les rencontres.
Accessible. Voici l’adjectif qui colle le mieux à l’établissement de Stéphane Hanquet. Ouvert à tous et à toutes les différences, au n°23 de la rue Jean-Jacques Rousseau, on y vient pour travailler – le café (chose rare) dispose de plusieurs prises d’alimentation et d’un accès wifi – ou simplement pour se retrouver autour d’un petit noir. “Ce qui n’est pas comme nous a toute sa place ici. Venez comme vous êtes ! ”, clame haut et fort le tenancier… et il en est fier.
Malentendant de longue date, il connaît par expérience la difficulté de faire comprendre sa différence à ceux qui n’en ont pas conscience. Avec le Semeia bar comme avec sa société de communication Sémeia Créative (dont les locaux se situent dans les murs), il fait aboutir un projet sur lequel il planche depuis 5 ans. Et comme dans toutes ces initiatives singulières, il s’est confronté au scepticisme désarmant de ses interlocuteurs, dont les banquiers. “Aujourd’hui ils changent d’avis sur la question et ce n’est pas étonnant de retrouver ce revirement… j’ai toujours connu ces situations dans ma vie”.
Adepte de l’adage “on n’est jamais mieux servi que par soi-même”, Stéphane Hanquet n’est d’ailleurs pas du genre à baisser les bras ou à laisser les choses se gâter. Le café est ici un espace de vie qui grouille d’idées et de créativité. “J’essaye de donner une âme au lieu en organisant des soirées à thème, comme celle qu’on a fait dernièrement sur le sound painting où tous types de publics ont pu rentrer en contact ”. Mais ce n’est pas le seul exemple puisque de nombreux événements investissent directement son troquet. C’est ainsi que Semeia bar a organisé une séance de Twapéro – comprenez Tweet-apéro, une réunion pour faire se rencontrer les utilisateurs du réseau social Twitter dans la vraie vie – ou la retransmission d’une conférence mondiale des développeurs d’Apple. “J’aime transmettre les informations et partager ma vision de l’art de vivre aux gens”. Un art de vivre dans l’air du temps, mais qui essaie de remettre au goût du jour l’ambiance du café de quartier… oubliée depuis plusieurs années.
Des idées plein la tête et sûr de soi, ce patron bondissant d’énergie travaille déjà à la suite. “Je prépare aussi des expositions ponctuelles en présentant des artistes (en ce moment, le collectionneur d’illustrations américaines Jacques Protat) au cœur de la salle désignée par le Dijonnais Lionel Daval. Il y en a, et il y en aura, pour tous les goûts et toutes les couleurs ici », assure-t-il.