Une fois encore aux limites de de la Côte-d’Or et de la Franche-Comté, VRP nous convie à Auxonne, cité patrimoniale forte, baignée par la Saône. Vauban, Napoléon, Louis XI y ont laissé leur empreinte, d’une façon ou d’une autre. Rendez-vous sur cette remarquable place des grands hommes.
En partenariat avec l’entreprise Rougeot de Meursault
Depuis Dijon, on rejoint Auxonne par le pont de France. De tout temps, la Saône a ici joué un rôle essentiel. Jadis économique, aujourd’hui touristique. Même combat en fait ! Et d’entrée de jeu, l’œil est attiré par cet étonnant édifice qui barre la rivière. Au pied du bien nommé restaurant Le Barrage, impossible de se tromper, voici le légendaire barrage à aiguilles.
Il est aujourd’hui composé de 35 clapets métalliques qui ont remplacé les aiguilles en bois de l’ancienne structure. Un ouvrage d’art construit en 1833 par l’ingénieur Poirée. Les barragistes qui régulaient manuellement le cours de l’eau en retirant ou en mettant en place les quelques 1040 aiguilles n’interviennent plus. Autrefois, il leur fallait 16 heures pour relever ou abaisser la structure et ainsi canaliser le niveau de la rivière.
Les travaux de modernisation ont été l’occasion de créer une passe à poissons et un couloir pour les canoës du parcours éco-pagayeur (embarquement à la base de Loisirs). De l’autre côté, vers la base de loisirs, on aperçoit les réservoirs d’eau, comparables à un service sel-poivre version géante. Le premier château d’eau est construit en 1922 et le deuxième en 1928, pour alimenter la Ville en eau potable.
Auxonne ville d’eau, avec un port récemment aménagé au pied des remparts, jouit aussi d’un patrimoine exceptionnel. Les remparts ont fortifié la ville, générant des dépenses considérables au XVIIème siècle. La direction des travaux fut confiée à Vauban.
Destinée militaire
C’est en scrutant l’horizon, attiré par cette flèche qui toise le clocher tors de l’église, 33 mètres au dessus de sol, que l’on se guide alors vers le centre-ville. C’est là, à deux pas de l’hôtel-restaurant Le Corbeau, que trône l’Arsenal, construit par Vauban en 1689 pour y fabriquer des affûts de canon. De tout temps, Auxonne a joué un rôle de frontière, cité militaire par excellence.
Louis XIV en a fait une place forte; elle le restera jusqu’en 1870. Les bâtiments de l’arsenal ont aujourd’hui un usage bien différent: la cantine et les halles rappellent au passage que dans le Val de Saône, la tradition maraîchère est encore bien présente, les abords de la ville en témoignent. L’armée elle aussi est toujours là. Plus loin sur la route de flammerans se trouvent les casernes du 511ème régiment du train, qui reste un fleuron de l’armée francaise, régulièrement appelé à conduire des opérations d’envergure.
C’est là que Bonaparte, encore jeune lieutenant en second a fait ses armes, à l’école d’artillerie. Napoléon séjourna ici en 1788 et 1791. Sa chambre et son bureau sont conservés et ouverts au public quelques jours dans l’année.
Auxonne vaut aussi par son château, situé plus à l’écart du centre historique. Devant l’entrée, ce sont les anciens abattoirs que l’on croise, facilement reconnaissables à la tête de vache en façade. Le château, lui, a été édifié à la demande de Louis XI en 1479, pour surveiller les Bourguignons et la frontière à Dijon, Auxonne et Beaune.
Il occupe un espace délimité par cinq tours d’angle reliées par d’épaisses courtines. Il offre encore aujourd’hui la masse imposante des tours d’artillerie et de bâtiments à usage de casernes. La plus importante, la tour Notre-Dame comporte trois niveaux voûtés aux murs très épais (5 à 6 mètres à la base). Cet été le château accueillera « Avant l’assaut », un grand spectacle son et lumière sur le thème de la Grande Guerre. (Réservation des places à l’Office de Tourisme).