Depuis la sélection du dossier par la France en janvier dernier, le compte à rebours s’accélère pour les climats du vignoble Bourgogne. Objectif final: le passage décisif devant le comité du Patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2015. D’ici-là, le calendrier est chargé, notamment avec des coopérations internationales destinées à assoir l’universalité de la notion de « patrimoine agro-culturel » véhiculé par la candidature bourguignonne.
Des liens ont été notamment noués par la délégation bourguignonne des climats avec la province chinoise du Fujian, grande productrice de thé Oolong, un secteur où la notion de terroir est aussi très importante. ©D.R.
Par Geoffroy Morhain
La route s’annonçait longue… et elle l’est! Depuis 2007, date de la création de l’association pour l’inscription des Climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco, un long chemin a pourtant déjà été accompli en vue d’obtenir le précieux label. Un virage important a notamment été franchi en janvier 2014 avec la sélection du dossier des climats par la France, et sa transmission à l’Unesco. Reste maintenant à transformer l’essai comme on le dit en Ovalie. Prochaine étape cruciale de ce périple au long cours, la visite sur place des experts internationaux mandatés par l’Unesco cet automne. Autant dire que ces invités de marque seront particulièrement bichonnés et que leur réception ne souffrira aucune approximation…
Cependant, tout se jouera lors de la session annuelle du Comité du patrimoine mondial, qui se tiendra en Allemagne en juillet 2015, durant laquelle 21 pays statuent sur l’inscription (ou pas) des biens présentés. Lors de cette « finale », les Climats de Bourgogne se retrouveront en compétition avec les « Coteaux, maisons et caves de Champagne » également présentés par la France. Cette année, la 38ème session qui vient d’avoir lieu du 15 juin au 25 juin à Doha (Qatar), a ainsi « adoubé » une trentaine de biens, dont la grotte Chauvet-Pont-d’Arc en France et le paysage viticole du Piémont en Italie.
Aubert de Villaine et Safia Otokoré avec un producteur de thé Wu-Long lors de leur voyage dans la province chinoise la province chinoise du Fujian.
D’ici là, les Climats de Bourgogne, se mobilisent pour partager et transmettre la valeur universelle du patrimoine agro-culturel qu’ils incarnent. Ainsi, la conviction que la notion de terroir peut et doit parler à l’humanité s’illustre par l’intensification des liens noués dans le monde entier: échanges avec des viticulteurs de Nouvelle-Zélande autour du pinot noir; rencontres avec l’Afrique du Sud autour de la protection juridique des produits de terroir; récent voyage dans la province chinoise du Fujian, grande productrice de thé Oolong (un secteur où la notion de terroir est aussi très importante); colloque à Paris (en février 2015) réunissant différents pays autour de la « valeur patrimoniale des économies de terroir »… Un programme constructif et bien chargé qui, espérons-le, permettra aux Climats du vignoble Bourgogne de devenir prochainement le 40ème bien français inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
(1) Algérie, Allemagne, Colombie, Croatie, Finlande, Inde, Jamaïque, Japon, Kazakhstan, Liban, Malaisie, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, Qatar, République de Corée, Sénégal, Serbie, Turquie, Viet Nam (élection de nouveaux membres tous les deux ans).