La Ville de Dijon évoque des fautes de gestion et une situation irréversible pour justifier son refus de verser une rallonge de subvention à l’Orchestre Dijon-Bourgogne. Nous sommes en pleine dramaturgie wagnérienne sur fond de fusion mal digérée.
Le refus de participer au Ring de Wagner fin 2013, explique en partie la situation de clash vécue par l’ODB. © Photo DR
« Une gestion déficiente », « 75% du budget annuel consommé en mai », « une situation de cessation de paiement »: s’appuyant sur les travaux du cabinet Orfis, la Ville de Dijon réplique de manière tout aussi directe au procès d’intention que lui fait le directeur de l’Orchestre Dijon-Bourgogne Daniel Weissman. Il est notamment reproché à l’ODB, né de la fusion en 2009 entre l’orchestre de l’Opéra et la Camerata (48 musiciens dont un certain nombre d’enseignants au conservatoire), de ne pas avoir participé au Ring de Wagner, le spectacle donné à l’opéra en octobre 2013, sans avoir pris la pleine mesure de cette décision.
Selon la Ville, ce refus justifie la différence de subvention allouée (650000 contre 830000 euros) entre 2013 et 2014. « Ne fallait-il pas être responsable et travailler en 2014 avec les financements prévus et reçus, fallait-il tout dépenser et se tourner ensuite vers les caisses de la ville? » s’interroge l’institution.
L’Orchestre Dijon-Bourgogne a en effet sollicité une « rallonge » de 330000 euros pour boucler l’année. Or, en se basant à nouveau sur l’Audit d’Orfis, ses contradicteurs assurent que la formation musicale est proche de la cessation de paiement depuis juin.
Ne voulant plus mettre la main à la poche pour une situation qu’elle juge désespérée désormais (« Le versement de la somme demandée ne saurait remédier aux difficultés financières de l’orchestre »), la Ville s’engage a minima à proposer des solutions de reclassement aux trois permanents de l’association. Fin du concert.