Quatrième acte de notre série de six sur le cigare: la fabrication. Une étape pour le rouleur, dont la complexité n’est pas sans rappeler celle de l’élaboration du vin, foi de sommelier.
Par Michel Smolarek
« Après la décantation, la fabrication proprement dite du cigare peut commencer. Après le travail des vegueros (les planteurs) c’est au tour des torcedores (les rouleurs de cigares ou, plutôt, les cigariers) d’entrer en scène. Toutes les feuilles conditionnées en balles ou en tonneaux sont aérées, lissées, c’est le rôle des écoteuses. Les feuilles sont alors triées par taille et par gamme de couleurs, puis acheminées jusqu’aux rouleurs, les torcedores qui au bout de la chaine, fabriquent les cigares.
Le principal outil du torcedor, la chaveta (petite machette) est une petite lame dont les deux extrémités lui permettent d’enlever les nervures des feuilles et de desserrer le tabac.
Devant lui, le rouleur a disposé sur une planchette cinq tas de feuilles:
– la cape, robe extérieure du cigare;
– la sous cape, d’une moins belle présentation et qui servira la tripe, elle-même composée de trois tabacs distincts;
– le ligero, qui donnera au cigare la puissance de son arôme;
– le volato, d’une texture moins grasse et plus épaisse, et qui assurera au cigare une bonne combustibilité;
– le seco, plus léger et plus chargé en arôme, qui donnera au cigare sa finesse.
Vous jugerez au passage que c’est un travail très artisanal. Ensuite viendra la préparation des boites: chaque caisson ou cabinet provenant de la Havane porte une bande verte, véritable sceau officiel des autorités cubaines. »