La Cité des Climats et vins de Bourgogne vit sa dernière ligne droite avant ouverture au public en début de printemps. À Beaune, l’ambitieux projet de vrille de vigne promet de faire sensation. En voici quelques notions clés.
5 mai 2021
Deux ans sépareront les premiers coups de pelleteuse de la grande inauguration du réseau Cité des Climats et vins de Bourgogne (les 18 et 19 mai pour le grand public). Une véritable prouesse. La Ville de Beaune, maître d’ouvrage de ce projet, a confié le bébé à un groupement d’entreprises composé notamment par l’architecte Emmanuelle Andréani (Siz’Ix Architectes) et le groupe Rougeot. « Un ouvrage très technique, dont nous connaissons chaque boulon. Le chantier aura concentré énormément de techniques particulières », détaille Yalcin Odabas, responsable du projet pour Rougeot.
De vrille en vrille
Avec sa vrille de vigne culminant à 24 mètres, on la reconnaîtra entre mille. « Tout le concept repose sur cette vrille qui vient chercher le visiteur depuis le parc et parcourt tout le bâtiment jusqu’à la grande terrasse panoramique », précise Emmanuelle Andréani. L’inspirée architecte de la Cité à Beaune considère qu’il ne s’agit « pas d’un bâtiment de plus dans une zone industrielle, mais bien d’une nouvelle entrée de ville, connectée à son territoire ». On y accèdera notamment via des navettes électriques (voir encadré ci-contre), depuis le futur parc de la Chartreuse. Dans le quartier de la Cité, sont prévus en 2024 un hôtel 4 étoiles et des halles œnotouristiques. (Entrée de la Cité plein tarif pour le parcours de visite : 14 euros avec 2 verres de dégustation).
Cité sobre et durable
À Beaune, ce bâtiment sera exemplaire d’un point de vue énergétique avec faible émission, rare en France, et sera conforme au référentiel E3C2. Choix des matières premières, panneaux photovoltaïques orientés plein sud sur le toit, récupération et stockage d’eau… « Nous avons été très loin dans l’utilisation de matériaux biosourcés et de pierres locales », insiste l’architecte, liée au maître d’ouvrage par un contrat de performance énergetique « avec des engagements de consommation à tenir sur sept ans après l’ouverture du bâtiment ».
Douces voies
À Beaune, la Cité prendra place au sein du futur parc de la Chartreuse (10 ha), dans un nouveau quartier tourné vers une démarche écoresponsable. Des voies douces seront mises en place pour relier ce nouveau quartier au centre-ville : voie piétonnière le long de la Bouzaize, navettes électriques (en photo), piste cyclable et bornes de recharges pour vélos électriques.
Une nouvelle école des vins
L’École des Vins de Bourgogne quittera ses locaux de la rue du 16e Chasseurs pour s’installer au troisième étage de la Cité à Beaune. Sa proposition va de la simple initiation de 45 minutes à une formation diplomante. « L’idée est de compléter la visite des espaces culturels des Cités à Beaune et Dijon par une approche plaisir de la dégustation. Elle donnera des clés pour comprendre la richesse de nos terroirs et, on l’espère, incitera les visiteurs à se rendre sur le terrain, chez les vignerons », détaille Brigitte Houdeline, directrice du nouveau pôle Œnotourisme & Formation.
Objectif 120 000
Beaune mise beaucoup sur sa scénographie : 120 000 visiteurs attendus rien que pour l’espace culturel. Sur 1200 m2 d’espace dédié, l’agence Alice dans les Villes promet de jouer sur les évocations minérale et végétale, avec des espaces séquencés par des claires voies en bois naturel. « Un parcours guidé mais pas contraint, en semi-obscurité, précise Olivier Le Roy, directeur de la Cité. Tous les aspects seront balayés, de la géologie à la notion de Climat en passant par des repères historiques, car cette Cité deviendra le centre d’interprétation principal des Climats du vignoble de Bourgogne, c’était une demande de l’Unesco. »
Accords mets-vins
La Cité à Beaune promet d’être un espace où il fait bon vivre, pouvant accueillir jusqu’à un millier de personnes simultanément. Outre l’espace scénographique – pouvant durer 1h30 pour ceux qui le souhaitent, notamment avec le parcours enfant (5-10 ans) – l’élément fort sera cet espace bar au quatrième étage. « Quelque chose de convivial et avec des tarifs sages, centré sur les accords vins-mets, avec une jolie vue », conclut avec gourmandise Olivier Le Roy.
Chablis et Mâcon, pour une Bourgogne unie !
Chablis et Mâcon font partie intégrante du réseau voulu par l’association de la Cité des Climats et vins de Bourgogne. Les deux sites montreront eux aussi en quoi « la Bourgogne est le modèle des grands vins de terroir », selon le président Benoît de Charette. Beaune, Chablis et Mâcon développeront le même message pédagogique, orchestré par une muséographe de référence en France, Suzie Maccario (agence Ame en Science). Elles considéreront aussi les spécificités locales, comme la présence du gamay et le poids des coopératives dans le Mâconnais, ou bien le sous-sol kimméridgien et la multiplicité des cépages dans le Chablisien. Les responsables de site (David Legris pour Mâcon, Damien Guerault pour Chablis) ont lancé les recrutements opérationnels, sous la direction d’Adeline Jeunot, directrice de l’exploitation commerciale. Ouvertures prévues au printemps !