Il vient de fêter son année d’existence dijonnaise et fait de plus en plus parler de lui. Akouri, le bar à vins de la rue Vannerie, est une source inépuisable de plaisirs simples et de découvertes. Son jeune fondateur Pierre Mahavory s’en porte garant.
« Dans ce puits du XVe siècle, on pêchait la truite ! » Pierre Mahavory a une façon bien à lui de présenter le sous-sol de son établissement. Normal, le jeune patron de 26 ans se définit comme « un fan d’histoire ». Il s’intéresse à tout, c’est à ça qu’on le reconnait. Son joli bar de la rue Vannerie a même fait l’objet, à sa demande, d’une petite étude menée par l’archéologue local (et client fidèle) Clément Lassus-Minvielle. Les archives municipales laissent également penser qu’Henry Darcy serait passé par ici. Le papa de l’eau dijonnaise ne serait pas fâché de voir qu’on en a fait un repaire dédié au vin…
Philosophie du partage
Originaire des Ardennes, Pierre a atterri à Dijon dans le prolongement d’un parcours déjà bien riche. École de commerce à Troyes, montée à Paris auprès d’un important groupe foncier, détour à Barcelone dans l’influence digitale, voyage d’études en Inde… et un master Wine Management à BSB qui confirmera l’envie de créer sa propre affaire. Le vin, lui, n’est jamais bien loin. Il demeure le fil de sa vie au même titre que la musique, les arts et les voyages.
Après des mois d’études et de travaux, Akouri ouvre donc ses portes le 4 mai 2022, sous l’impulsion d’une communauté bienveillante et bonne conseillère symbolisée par ses potes Thomas à la com et Jules à la compta.
Akouri défend une philosophie partageuse, basée sur un évident triptyque : « La bonne bouteille, avec les bonnes personnes, au bon moment. » Ce bar n’est pas adepte de la pratique masturbatoire de la dégustation et tutti quanti. Il veut faire aimer le vin pour ce qu’il est, un produit de civilisation et un instrument de partage, qui a le goût d’un paysage et raconte une histoire. Cette approche décomplexante se vérifie facilement quand Pierre détourne le principe de webinar (chiant) en wepinard (plus réjouissant) pour ses séances de dégustation. Les Dijonnais sont de plus en plus fans. Ils n’hésitent pas à privatiser l’endroit les mardis soir pour un tournoi de poker dans les règles de l’art ou bien des soirées d’associations étudiantes.
Devinez la provenance !
La sélection des vins est soignée et sort des sentiers battus. Une bonne cinquantaine de références trônent sur la carte, avec une petite moitié qui tourne régulièrement. Pour moins de 30 euros, on peut ainsi se faire plaisir avec la cuvée « Côtes Salines » du domaine Gueguen (Chablis) ou l’excellent rosé du domaine des Huards (Loire). La Champagne, que Pierre a gardé au fond de son cœur, figure en bonne place aussi, tout comme une remarquable sélection de bières (Vif y compris) et de spiritueux.
Au verre, on compte six références classées en « petits ou grands plaisirs ». Certains vins sont servis à l’aveugle, sur la base d’un principe amusant : « Devinez la provenance, l’appellation et le cépage, on vous offre le verre ! ». Pierre connait son sujet. Avant de se lancer dans l’aventure Akouri, pendant une année, il a fait le tour de France des vignobles. « Je suis au point sur tout ce que je propose, je connais les régions et je les aime », dit le jeune patron, qui propose avec ceci des appétissantes planches apéritives.
Les charcuteries viennent des Saveurs des Louvières (Saint-Julien), les fromages de la famille Porcheret (Dijon), les « tartinables » d’Amaury Ronceray (Yonne). Et que dire de ces mini cupcakes (mmmh citron meringué et forêt noire !) disponibles les samedis grâce à Own’Ly Cake, la sympathique voisine de la rue Jeannin… Bref, l’établissement ne manque pas de vivres.
Au fait, dans tout ça, on a failli oublier le plus important. Pierre est de souche algérienne par sa maman et malgache par son père. À Mada, on salue ceux qu’on aime d’un gentil « akouri ! ».