En plein chantier depuis quelques années, Ahuy poursuit sa mutation Après la restructuration du cœur de village, les premières tranches d’habitations sortent de terre dans le cadre d’un programme d’environ 500 logements dans lequel Orvitis, premier bailleur social de Côte-d’Or, est activement engagé.
Maire d’Ahuy et vice-président de Dijon métropole chargé des relations avec les petites communes et les PME, Dominique Grimpret doit faire face à la mutation de sa propre commune, passée en quelques décennies du statut de territoire rural à celui de porte de l’agglomération dijonnaise.
Par Geoffroy Morhain –
Pour Dijon-Beaune Mag 72
Photos : Jonas Jacquel, Orvitis
Aux portes nord de Dijon, la commune d’Ahuy est en train de se réinventer afin de ne pas devenir une cité-dortoir anonyme, pas plus qu’un repaire de retraités aisés mais vieillissants.
Sur la nouvelle esplanade du 19-Mars-1962, les deux petits immeubles sortis de terre ont déjà redonné vie au cœur du village, entre balcons d’appartement fleuris à l’étage et commerces au rez-de-chaussée (boulangerie, médecin, kiné, ostéopathe, coiffeur, esthéticienne…). De l’autre côté du vivier, petit plan d’eau bucolique désormais enjambé par une passerelle, le troisième et dernier bâtiment de l’opération, qui accueillera notamment la bibliothèque municipale et un restaurant, est en train de sortir de terre (livraison en octobre 2019), en attendant l’aménagement d’un espace promenade avec pelouse et aire de jeux.
Le Clos des Aiges en chantier
Parallèlement à cette restructuration en profondeur de la place centrale, les chantiers d’habitation vont bon train, principalement dans le quartier du Clos des Aiges, permettant « d’arrondir le village au sud, et de densifier l’habitat sur une zone encore non construite », précise Dominique Grimpret, maire d’Ahuy depuis 2014, à l’initiative de la transformation de la commune. « Il était grand temps de faire quelque chose, précise l’édile, car depuis le début des années 2000, nous sommes tombés de 1 400 à moins de 1 200 âmes, et de huit classes d’école à seulement cinq. Cette année nous sommes repassés à six classes, avec une politique immobilière qui devrait nous permettre de regagner le cap des 1 400 habitants d’ici à 2020. »
Cette politique de développement a pu effrayer certains de ses administrés, qui craignent d’être submergés par une vague de béton et de nouveaux habitants. « Il faut savoir que la construction de ces quelque 500 logements va s’étaler sur une longue période : nous sommes à la 4e tranche d’un programme qui en compte 14 et qui ne sera terminé que d’ici 10 à 15 ans. La commune a gardé la main sur le projet : elle a interdit les constructions de plus de deux étages afin de conserver un aspect villageois et s’est donné le droit de bloquer le démarrage d’une nouvelle tranche dont le remplissage ne serait pas assuré. »
Les programmes immobiliers d’Ahuy dans lequels Orvitis est présent (de haut en bas) : le bâtiment Cœur de village, un des trois immeubles construits autour de la nouvelle place centrale ; le lotissement du Clos des Aiges ; l’ensemble réhabilité situé dans la Grand Rue, en plein centre du bourg.
Habitat et mixité sociale
Petites résidences, maisons jumelées ou pavillons indépendants : l’offre de logements à Ahuy est variée. Si, en 2011, le préfet a donné son aval à l’Afua (association foncière urbaine autorisée) constituée par l’ensemble des propriétaires des terrains à bâtir, il a aussi imposé au programme immobilier aqueducien un certain quota de logements sociaux. « À terme, nous devrions avoir environ 110 logements sociaux dans la commune, soit environ 10 % de notre parc total (ndlr, le quota est de 20 % pour les villes de plus de 3 500 habitants) », estime Dominique Grimpret.
Et Orvitis, office public de l’habitat (OPH) en Côte-d’Or, de se positionner en tête de ligne sur le projet : « En 2015, puis en 2017, nous avons commencé par acheter cinq appartements dans chacun des deux bâtiments de la nouvelle place centrale afin de les mettre en location. L’achat de cinq autres appartements est prévu dans le 3e bâtiment en cours de construction. Par ailleurs, nous avons accueilli cet été des familles de locataires dans un ensemble immobilier de neuf appartements (sept en acquisition/réhabilitation et deux neufs) situé Grand Rue, en plein centre du bourg. Enfin, nous sommes présents dans le nouveau lotissement du Clos des Aiges, où nous avons acquis 50 pavillons groupés, dont neuf pour de l’accession à la propriété », précise-t-on du côté du bailleur social.
Une initiative louée par monsieur le maire, qui y voit la possibilité donnée à certains habitants du village d’y rester malgré des ressources modérées. Et l’assurance du renouvellement de la population de la commune avec une mixité plus forte, d’autant que les logements sociaux peuvent être aussi proposés à la vente. De cette dynamique immobilière dépend l’avenir d’Ahuy.