Entre 52 avant JC, date déclarée de la fameuse bataille d’Alésia et 2012, année de l’ouverture du Muséoparc éponyme, la compréhension de la lutte historique entre Gaulois et Romains est aussi une bataille de chiffres. En voici 12 commentés qui sont autant de clés pour mieux cerner ce qui se passe et s’est passé du côté d’Alise-Sainte-Reine. Par Toutatis !
Par Dominique Bruillot et Stéphanie Focé (Muséoparc Alésia)
Pour Dijon-Beaune Mag
-52
Cette date symbolise le début de l’ère gallo-romaine. Elle a aussi été choisie de manière emblématique et arbitraire pour situer le passage dans le temps, car d’autres batailles ont eu lieu avant et après. Dans les faits, le commerce entre Gaulois et Romains existait déjà avant cette échéance. Il faut bien donner ses repères à l’histoire.
98%
Il se mesure par le biais d’une enquête auto administrée (questionnaires à l’accueil puis au bon vouloir des visiteurs), soit environ 1 150 questionnaires traités et traitables chaque année. Ce taux de satisfaction (satisfait et très satisfait), est de 98 %, ni plus, ni moins. Il est stable, d’une année sur l’autre. L’accueil, les guides et les démonstrations de combat sont au premier rang de ce plébiscite qui met au jour quelques points de travail à améliorer malgré tout dont le manque de bancs et l’offre restauration. Du détail souvent mais même pour les meilleurs, il y a toujours une marge de progression.
2012
2012 ou l’odyssée d’Alésia. C’est l’année d’ouverture du centre d’interprétation, qui n’est pas un musée. Le centre d’interprétation propose avant toute chose un parcours thématique, les objets et leur propos muséographique viennent en complément. Ici, tout ce qui se rapporte au siège d’Alésia est dans le thème traité. La notion «d’immersion» est importante. Différents médias sont là pour « immerger » le visiteur dans l’histoire: objets reconstitués sur site, multimédia, films, écrans tactiles, etc. Avec un préalable pour cette exposition permanente: une double lecture adultes et enfants.
433000
140 000 en 2012, 101 000 l’année suivante puis 89 000 en 2014 et 88 000 en 2015: le Muséoparc semble avoir trouvé un rythme de croisière conforme aux prévisions originelles. Si l’on ajoute le premier quadrimestre de l’année en cours, cela fait donc un total de 433 000 visiteurs pour Vercingétorix et ses «amis» les Romains. A noter que les groupes, dont 60 % sont des scolaires, ne représentent que le quart de cette fréquentation.
27 millions d’euros
Cette somme de 27 millions d’euros correspond au coût de la construction et des infrastructures annexes du Centre d’interprétation. L’enveloppe de départ était de l’ordre de 50 millions d’euros dans un projet qui comprend aussi un musée archéologique et l’aménagement de parcours découverte. Evolution aidant, à l’image d’une signalétique plus ou moins remise en cause par les nouveaux moyens de visite, chacune de ces étapes programmées fait l’objet d’un remodelage et d’une meilleure maîtrise des coûts à venir.
100 000 objets
Le musée d’archéologie n’existe pas encore mais on a déjà dénombré 100000 objets détenus dans les collections du Musée Alésia, répartis à différents endroits de «stockage». In fine, seulement 2 600 seront exposés en temps T dans le futur musée, qui les fera «tourner» dans le cadre d’expositions temporaires. Comme dans beaucoup de musées, les réserves sont impressionnantes. Le but sera toutefois de rassembler à Alise-Sainte-Reine les collections montrables et étudiables.
64%
Alésia est un lieu de destination pour la famille, qui représente 64 % des visiteurs selon l’observatoire des publics interne. Des familles diversifiées, avec petits enfants, cousins et cousines et de toutes les tranches d’âge. La bataille d’Alésia est un thème intergénérationnel. Tout le monde connaît et chacun en a une vision selon sa génération et le livre d’histoire qui a bercé son enfance. On peut aller jusqu’à batailler en famille pour en parler, c’est dire.
2 mois
On ne sait pas combien il y a eu réellement de morts. On estime aussi que ce siège évidemment meurtrier aura duré 2 mois. Un bail pour les malheureux participants à cette boucherie.
21 kilomètres
Si l’on en croit La guerre des Gaules, le célèbre livre de César qui avait sa part de propagande, le système de défense des Romains reposait sur deux lignes de fortifications. Celle vers l’intérieur, qui cernait les Gaulois, faisait 17 kilomètres de périmètre ; il faut en ajouter 4, soit 21 kilomètres, pour imaginer la ligne extérieure, destinée à bloquer les renforts celtes. A Alésia, on peut voir à quoi ressemblaient ces fortifications, grâce à la reconstitution d’un tronçon qui part des empreintes trouvées dans le sol. Il faut aussi imaginer que ces fortifications varient selon la nature du sol et les matériaux trouvés sur place par des soldats extrêmement bien organisés.
400000 acteurs
Selon César, il y avait 80 000 fantassins gaulois dans l’oppidum d’Alésia, les compagnons d’armes de Vercingétorix. Auxquels on peut ajouter les 240 000 autres soldats qui auraient constitué l’armée de secours. De son côté, le train de l’empereur romain vainqueur par KO stratégique, n’aurait été constitué « que » de 150 000 personnes (voir plus loin), familles comprises. Une véritable guerre des chiffres qui situe le nombre des participants à l’affaire à près de 400 000 !
880 monnaies
Le FMI n’aurait pas supporté cela : on a retrouvé 880 monnaies différentes sur site le site, 149 romaines, 731 gauloises ! Arvernes, Sénons, Séquanes, Etrusques, Trévires… les populations celtes étaient donc nombreuses autour de Vercingétorix. Les monnaies romaines que l’on a pu dater ont quant à elles été émises entre 211 et 54 avant JC.
150000 dans le « train »
Les légionnaires partaient parfois avec femmes, enfants et esclaves. L’armée romaine savait s’organiser et préparer ses hommes à de longues campagnes militaires durant lesquelles la vie pouvait se poursuivre presque normalement. Le « train » de César, pour l’épisode d’Alésia est donc estimé à 150 000 membres. Soit, à peu de choses près, la population de Dijon !