Samedi 13 mai, le MuséoParc Alésia inaugure l’exposition consacrée au personnage de bande dessinée créé par Jacques Martin. À quelques encablures d’Alise-Sainte-Reine, un passionné des aventures d’Alix replonge dans son impressionnante collection.
Du 13 mai au 30 novembre 2023, le premier héros gaulois de bande dessinée sera au centre de toutes les attentions au MuséoParc Alésia. Le site d’Alise-Sainte-Reine consacre une exposition grandiose à Alix, l’œuvre de Jacques Martin (1921-2010). Mais aussi à son héritage. Car le « raconteur d’histoires » qui a créé et dessiné les 26 premiers tomes souhaitait que les aventures d’Alix continuent après sa mort. Ses vœux ont été exaucé puisque le 41e numéro La reine des Amazones vient de paraître, début 2023. Sans compter les diverses déclinaisons comme Les Voyages d’Alix, Alix Senator (2012), ou encore Alix Origines (2019)…
Bernard l’intrépide
À 50 kilomètres d’ici, à Saint-Victor-sur-Ouche, un « alixophile » se réjouit de cet hommage rendu au blondinet gaulois. Confortablement installé dans son fauteuil cabriolet Louis XV, cigare cubain à la main, Bernard Haillant replonge avec joie dans l’un des 1 500 ouvrages de sa bibliothèque. Mais pas n’importe lequel. « Celui-ci est spécial (voir photo ci-dessus). C’est une compilation de plusieurs numéros d’Alix que j’ai fait relier par un ami. Il n’y en a qu’un dans le monde », confie le collectionneur avec fierté.
« J’ai tous les albums originaux. Je les collectionne depuis toujours, je n’ai jamais loupé la sortie du moindre tome dans toute ma vie. » Y compris les rééditions. Excepté quelques albums des récentes déclinaisons pour des raisons que tout puriste peut entendre. « Dans Alix Senator, nous sommes très loin de la ligne claire de Jacques Martin. Je n’aime pas vraiment ce style, donc j’ai arrêté de les acheter. Le peu que j’ai dort sur l’étagère au-dessus des toilettes », avoue en riant cet ancien chimiste à la retraite.
Jeudi, jour sacré
Bernard et Alix, c’est une longue histoire d’amitié. D’ailleurs, ces deux personnages hauts en couleur n’ont que quatre printemps de différence. « J’ai grandi avec Alix. Grâce à lui, on ne se voit pas vieillir. En 75 ans d’existence, il n’a pas pris une ride. Moi non plus, d’ailleurs ! » L’esclave gaulois est né en 1948 du crayon de Jacques Martin. L’aventure commence le 16 septembre de cette même année dans le Journal Tintin. Une page des aventures d’Alix est publiée chaque jeudi dans celui-ci.
Un avant-goût de ce qui deviendra rapidement des albums de bande dessinée mythiques (plus de 12 millions d’exemplaires vendus et des traductions dans une quinzaine de langues). « C’est d’abord sous cette forme que je l’ai connu, quand j’étais gamin. Lorsque j’étais puni, je me réfugiais dans la lecture. Je suis tombé sur le Journal Tintin un peu au hasard. Le jeudi est alors devenu un jour sacré pour moi. »
Alix, symbole de loyauté
Aujourd’hui, à l’aube de ses 80 ans, Bernard Haillant ne compte plus les collections de bandes dessinées qui garnissent ses étagères. Spirou et Fantasio, Tarzan, Boule et Bill, Tintin… Autant de classiques qui ont marqué plusieurs générations. Mais il ne s’en cache pas, Alix reste son coup de cœur. « Ce que j’aime par-dessus tout chez ce personnage, c’est son culte de la droiture, de l’amitié et de la parole donnée. Cela résonne en moi », confie-t-il avec émotion.
Cette émotion, nul doute que Bernard la ressentira lorsqu’il franchira les portes du MuséoParc Alésia. « Je ne suis pas un habitué des expositions, mais je ne vais certainement pas rater celle-ci. J’emmènerai mes petits-enfants avec moi. » La passion, ça se transmet. Entre culture et divertissement, cette exposition est à l’image de son héros : intergénérationnel et éternel.