Le Bourgogne Dijon pourrait devenir la 15e dénomination géographique complémentaire de l’AOC Bourgogne. Son destin est désormais entre les mains de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao).
Dijon aura-t-il son vin ? C’est en tout cas le souhait, et désormais l’engagement de la Métropole et d’une vingtaine de vignerons. Vendredi 21 octobre, main dans la main, la Métropole et l’association des producteurs de Bourgogne Dijon ont annoncé le dépôt de leur candidature auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). « C’est un moment marquant de l’histoire du vignoble dijonnais, assure François Rebsamen. Dijon est une place forte du vin avec l’Institut universitaire de la vigne et du vin, la Cité de la Gastronomie et plus récemment le siège de l’OIV. Ce serait donc logique qu’on ait désormais notre vin. »
Une histoire viticole très riche
Lors de la conférence de presse, Jean-Luc Theuret a appuyé sur leur volonté de « renaissance du vignoble dijonnais ». Le président de l’association des producteurs de Bourgogne Dijon a insisté sur la riche histoire du vignoble dijonnais qui puise ses origines au VIe siècle. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, ces vins avaient même une plus grande estime que ceux de Gevrey ou de Vosne-Romanée. À sa grande époque, le vignoble dijonnais s’étendait sur pas moins de 1 600 hectares.
Il faut au moins un tel passé pour convaincre l’Inao d’accorder à ces vignerons la revendication d’une appellation Bourgogne Dijon. « Il faut leur apporter trois types preuves : une preuve historique de l’existence de ce vignoble, une preuve géologique et pédologique que ces sols peuvent accueillir des plants de chardonnay et de pinot noir, et une preuve économique que les vignerons auront un intérêt économique à produire ce vin », résume Jean-Luc Theuret.
Dijon Métropole engagé pour son vignoble depuis 2013
Dans leur démarche, les vignerons peuvent compter sur le soutien de Dijon Métropole. François Rebsamen partage avec eux la même volonté de redorer l’image de ce vignoble aujourd’hui trop peu mis en avant à son goût. « Nous sommes engagés dans une stratégie de reconquête du vignoble dijonnais depuis 2013 et le rachat du domaine de la Cras. »
La Métropole a replanté 65 hectares de vignes, notamment dans les parcelles de la Cras, le Montrecul et les Marcs d’Or. Aujourd’hui, les vignerons du Bourgogne Dijon ont entamé une démarche de replantation de 3 à 7 hectares par an dans les communes éligibles qui sont Dijon, Corcelles-les-Monts, Flavignerot, Plombières-les-Dijon, Talant et Daix. « On espère augmenter le rythme dès l’année prochaine », assure le représentant des producteurs de Bourgogne Dijon. Dans leurs rangs de vignes, le gros du travail a été accompli. Désormais, le destin de l’éventuelle 15e dénomination géographique complémentaire de l’AOC Bourgogne – après la toute jeune appellation Bourgogne Côte d’Or – est entre les mains de l’Inao.