Depuis plus de 50 ans, la PME se positionne comme le premier challenger des grands opérateurs de l’eau, avec un goût prononcé pour la ruralité. En Côte-d’Or, Aqualter gère la distribution et l’assainissement du syndicat des eaux de Clénay-Saint-Julien.
Assurer la distribution de l’eau potable et l’assainissement des eaux usées au sein des communes rurales relève souvent du défi : les problématiques sont similaires à celles des métropoles, mais le nombre réduit d’abonnés limite fortement les capacités d’investissement. « Les communes rurales françaises ont peu de moyens et mutualisent rarement leurs ressources. Il faut, dès lors, gérer au plus près les deniers pour faire avec ces moyens restreints. Cela exige souvent beaucoup de pragmatisme et de finesse », estime Lionel Turpin, directeur général Exploitation d’Aqualter. L’entreprise, basée à Chartres (Eure-et-Loir), est spécialisée dans la distribution et l’assainissement de l’eau ainsi que dans la fabrication de stations d’épuration. Elle s’intéresse particulièrement aux contrats des syndicats des eaux ruraux. Depuis 2018, elle gère la distribution et l’assainissement du syndicat des eaux de Clénay-Saint-Julien, desservant 11 communes et distribuant l’eau à 3 000 compteurs, représentant 7 510 habitants.
Comment faire sans réseau ?
Pour remporter ce marché, qui sera remis en concurrence en 2025, l’équipe de la PME a travaillé sur l’amélioration du rendement du réseau. Elle met également en place le télérelevé des consommations sur un secteur restreint de son périmètre. L’enjeu est, là aussi, d’améliorer l’efficacité du service et de détecter finement les fuites après compteur. L’opérateur va s’inspirer de ce qu’il a mis en place au sein de l’agglomération de Chartres, son plus important contrat à ce jour. « Dans l’agglomération, nous couvrons des zones denses, mais aussi des zones rurales, certaines étant des zones blanches en matière de réseau cellulaire », précise Lionel Turpin. Comment, dès lors, assurer le fonctionnement du relevé de compteurs à distance sans réseau cellulaire ?
« Nous avons opté pour des compteurs utilisant à la fois un réseau longue portée, qui permet des relevés hebdomadaires, et un réseau à courte portée, capté par les camions de ramassage d’ordures ménagères que nous avons équipés de récepteurs. Ainsi, nous augmentons la fréquence de relevé des compteurs et pouvons localiser les fuites en temps réel, y compris dans les zones blanches », détaille-t-il.
Selon le responsable, la taille modeste de l’entreprise permet cette flexibilité technologique. Celle-ci se retrouve également dans un système breveté par Aqualter de séchage solaire des boues d’épuration, permettant de réduire de trois quarts le volume de celles-ci, avec une consommation énergétique réduite.
Proximité et pédagogie
Au-delà de cette technicité, l’entreprise séduit par la proximité qu’elle maintient avec les collectivités publiques, petites communes en tête. « Être présent aux côtés des collectivités est essentiel, surtout dans les communes rurales », souligne Lionel Turpin. Aqualter organise systématiquement, et au moins deux fois par an, des réunions d’information avec les élus, permettant ainsi une meilleure maîtrise des services et des infrastructures.
« Nous nous devons d’informer les élus sur le patrimoine qu’ils nous confient. Bien souvent, les anciens contrats de délégation de longue durée aboutissaient à un vrai dessaisissement des élus, qui ignoraient le patrimoine exact géré par leur délégataire », poursuit-il. Cette démarche participative trouve sa pleine expression à Chartres, où l’opérateur et l’agglomération sont réunis au sein d’une société d’économie mixte à opération unique (SemOp), qui assure en continu l’implication de la collectivité et de l’entreprise. Aqualter, qui emploie 200 collaborateurs, réalise un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros et prospecte la région Bourgogne-Franche-Comté pour poursuivre son développement territorial.