Edouard Bouyé et Adrien Tirelli sont respectivement directeur des archives départementales et maître caviste à Dijon. Grâce à ce duo créatif, le 16 février, certains dégustateurs mettront des arômes médiévaux dans leur Clos des Lambrays.
Le terroir est affaire de profondeur et de précision. En Bourgogne, bien plus encore que partout ailleurs. La grande aventure qui a conduit à la reconnaissance des Climats par l’Unesco en est une illustration. Depuis 2015, cette bénédiction universelle des parcelles les plus fines est devenue la clé d’identification de nos terroirs. Jamais on ne s’est autant intéressé à l’origine de ces noms qui font rêver les papilles les plus averties dans le monde entier, et parfois exploser les budgets. Mais ceci est déjà une autre histoire.
Alors, pour remonter le temps, rien de tel que mettre son nez dans les archives avant de le pencher sur un verre. Les vieux papiers, c’est justement la spécialité d’Edouard Bouyé. Depuis son bureau de directeur départemental des Archives de la Côte-d’Or, cet érudit veille avec ferveur sur un drôle de cabinet de curiosités qui aurait de quoi déstabiliser les plus grands connaisseurs de vins. Il suffit de savoir fouiller !
Avec la complicité du caviste-explorateur dijonnais Adrien Tirelli (Les Clos Vivants), il a donc décidé d’extraire quelques documents de grand intérêt, pour confronter l’histoire au goût d’aujourd’hui. Avec leur « dégustation de vins et d’archives », les deux complices réinventent l’approche du vin. Dans la foulée d’une Saint-Vincent déjà considérée comme épique, ils ont logiquement convoqué Morey et Chambolle pour inaugurer cette extraordinaire expérience organisée en deux temps : face aux parchemins sous la conduite de l’archiviste ; puis le verre à la main, dans une deuxième salle, grâce aux commentaires du spécialiste de la dégustation.
Exaltante promesse
« En Bourgogne, on retrouve sur les étiquettes d’aujourd’hui, certains noms présents dans des documents qui ont plus de 1 000 ans d’existence » s’étonne encore Edouard Bouyé, « mais on redécouvre aussi des noms qui n’existent plus ». Pour son binôme, le défi est de taille. « Il fallait proposer des vins à la hauteur du propos » annonce Adrien Tirelli, d’abord pour être au niveau de la définition des climats, mais aussi pour faire de cette dégustation aussi insolite qu’instructive, un grand événement à la portée de tous.
Pour 70 euros de participation, c’est une aubaine. Dans un cadre unique, avec une mise en bouche culturelle inespérée, le dégustateur présent aux archives départementales de Dijon le 16 février à 20h, aura donc l’occasion, dès cette première séance prometteuse, de confronter son palais à de prestigieux vins dont un Morey-Saint-Denis « Très Girard » de Cécile Tremblay, ou encore un prestigieux Clos des Lambrays grand cru, tous deux du millésime 2017. Rare et exaltante promesse d’un voyage entre le goût de la connaissance et la connaissance du goût. On vous racontera tout ça une fois fait.
🍷 Soirée dégustation Vins et Archives de Morey-Saint-Denis – Vendredi 16 février à 20h, Archives départementales de la Côte-d’Or (8, rue Jeannin à Dijon) – 70 euros par participant, 60 euros pour les adhérents de l’association des Amis des archives de Côte-d’Or.