Jeudi 5 décembre, le Circuit Dijon-Prenois a organisé une conférence-dîner autour du mythique duel Arnoux-Villeneuve. Avis aux nostalgiques !
Cette histoire a été contée, racontée, re-racontée des milliers de fois… Mais René Arnoux ne s’en lasse pas : « Je vis aujourd’hui beaucoup en Italie, et même là-bas on m’en parle tous les jours ! Je suis content, et je me dis que la Formule 1 d’aujourd’hui doit être chiante, plaisante l’ancien pilote. Tu te rends compte, elle a 45 ans cette histoire ! »
Le 1er juillet 1979, plus de 120 000 personnes assistaient au Grand Prix de France de Formule 1, en direct du Stade automobile côte-d’orien (ndlr, l’ancien nom du circuit Dijon-Prenois). Pendant cinq tours, la Ferrari de Gilles Villeneuve et la Renault de René Arnoux se livrent un duel épique pour la seconde place de la course. « Vous imaginez cinq tours de piste avec une telle intensité ?, sourit Jean-Louis Moncet, journaliste historique de la F1. C’est fascinant ! Un duel entre deux potes, deux gars qui respiraient la joie de vivre. Ce duel a tout de même réussi à éclipser la victoire de Jean-Pierre Jabouille, c’est dire ! » Et René Arnoux de couper : « Tu ne crois pas si bien dire… Jean-Pierre m’en a voulu pendant plusieurs semaines ! Le lendemain, tu ouvrais les journaux, il n’y avait que des images de notre duel ! Cette bataille a eu lieu parce que nous étions deux copains, que l’on se connaissait par cœur et parce qu’on se respectait. »
Jeudi 5 décembre, l’auditoire savoure. Une centaine d’amoureux de course automobile se sont réunies pour boire les paroles de ces grands bonhommes de la F1, dans les espaces réceptifs du circuit Dijon-Prenois. « Ce duel a forgé la légende de Prenois, rapporte Thomas Désarménien, l’historien du circuit. Nous avons vécu des grands événements, des grands moments ici, mais ce duel a permis de l’élever au rang des grands circuits, de mettre en valeur son haut niveau de sécurité. 45 ans plus tard, on n’en a jamais autant parlé. Internet a démultiplié la portée des images. Je suis sûr que s’il n’y avait pas eu YouTube, on n’en parlerait plus autant. »
Pour Caroline et Yannick Morizot, ce dîner-conférence permet de mettre en avant la carte patrimoniale du tracé dijonnais. Dans cette même logique, Dijon-Prenois devrait prochainement organiser des visites guidées du circuit, sur le chemin de ses légendes. « J’ai une affection particulière pour ce circuit, sourit René Arnoux. Pas seulement parce que j’y ai vécu ce moment unique de ma carrière. C’est un circuit où on apprend vraiment à conduire. Il est assez court, technique et tellement plaisant. »