La biennale d’art contemporain revient à Autun jusqu’en septembre. Elle met une nouvelle fois à l’honneur la Belgique et ses liens avec la Bourgogne. À découvrir jusqu’au fond de ses geôles !
La prison panoptique d’Autun, où a lieu une partie de l’exposition © Didier Verries
« Mettre en lumière le fil historique qui relie les anciens Pays-Bas, la Flandre actuelle et la Bourgogne, en témoignant de l’importance des interactions, des migrations culturelles et artistiques qui bravent les régimes politiques et le temps. » Tel est l’objectif de la biennale d’art contemporain d’Autun, dont le duo d’artistes belges Paul Reniere et Martine Depla (alias Reniere&Depla) assure la direction artistique. Les deux peintres installés à Autun depuis trois ans avaient déjà organisé l’édition de 2018.
Cette année, ils ont choisi de mettre à l’honneur trente-trois talents belges et français, contre vingt-deux il y a deux ans. Exposées dans la cour du musée Rolin et dans la prison panoptique, les œuvres de ces artistes contemporains, mais aussi modernes, jouent avec les ambiances des lieux, tantôt médiévales, tantôt carcérales. Les réalisations artistiques sont aussi mises en perspective avec la collection permanente du musée, qui contient des pièces datant de l’époque gallo-romaine et allant jusqu’à la fin du XXe siècle.
Rien ne se perd…
Sept maîtres modernes sont annoncés, parmi lesquels Marthe Donas, Rik Wouters ou Antoine Mortier. À leurs côtés, vingt-six artistes contemporains, comme Michael Filez et ses œuvres conceptuelles traitant du chocolat, Karine Hanssen, peintre et militante féministe à la tête du mouvement « Contemporary Women Artists in Belgium » ou encore Nick Erwinck, spécialisé dans l’utilisation d’outils et techniques innovantes. Le point commun de tous ces artistes ? « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » La citation de Lavoisier représente le second fil rouge de la biennale. L’ensemble vise à inventer une nouvelle vision de la réalité et des liens entre passé et avenir. Une exposition d’art qui lui va, une fois de plus, bien Autun.
Art Autun 2020, jusqu’au 27 septembre, de 10h à 13h et de 14h à 18h. Fermeture le mardi, les 14 juillet et 15 août. 7,50€ tarif plein, 4,50€ en tarif réduit, gratuit pour les -16 ans et les étudiants de -26 ans.
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La prison panoptique, là où tout se dévoile
Construite en 1856, la prison d’Autun détonne par sa forme cylindrique. Cette tour de 13 mètres de haut pour 23 mètres de large suit les principes architecturaux développés par le britannique Bentham à la fin du XVIIIe siècle. Sa forme particulière permettait aux gardiens d’observer en continu les prisonniers, les privant de toute intimité. Mais ce n’est pas sa seule originalité. Elle est aussi la première prison de France à avoir adopté le système de cellules individuelles. Après avoir été fermée dans les années 50, la prison est devenue un espace de stockage pour les particuliers. Rachetée par la Ville d’Autun en 2003 et classée monument historique en 2016, cette pépite du patrimoine autunois va désormais servir de continuité au musée Rolin qui se trouve à deux pas.
Louise-Adélaïde Boisnard