L’uB s’associe à 9 autres établissements d’enseignement et de recherche pour fonder l’Université de Bourgogne Europe, un « Établissement Public Expérimental » à vocation nationale, voire internationale.
Cette fois, c’est fait : l’université de Bourgogne (uB), fâchée de ce qu’elle estime être un traitement inégal, est sortie de la communauté d’universités et établissements (COMUE) qui l’associait à l’Université de Franche-Comté. Elle annonce, lundi 27 novembre, la création d’un « Établissement Public Expérimental » (EPE) qui porte le joli nom d’université de Bourgogne Europe (uBE). Au sein de cet EPE, l’uB s’associe à 9 autres centres d’enseignement et de recherche pour porter des ambitions nationales, voire internationales. Au sein de la nouvelle structure, « légère et sans surcouche administrative », selon les mots du président de l’uB, Vincent Thomas, les différents établissements sont soit des membres « composants », soit des membres « associés », suivant leur degré d’intégration.
Associé à 9 établissements
L’Université de Bourgogne Europe regroupe, outre la locomotive uB, l’école de commerce BSB, les écoles d’ingénieurs CESI, ESEO, ESTP, l’École Supérieure de Musique Bourgogne–Franche-Comté (ESM), le campus de Dijon de Science Po Paris, l’École Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne (ESAAB) située à Nevers, le Centre Hospitalier Universitaire Dijon Bourgogne (CHU) et le Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc (CGFL). « Grâce à l’ensemble des chercheurs fédérés au sein de l’EPE, la signature scientifique actuellement partagée par 1200 chercheurs de l’uB passera à plus de 1 600, soit une hausse de plus de 35 % », détaille Vincent Thomas. L’EPE regroupera 40 000 étudiants, soit environ 4 000 étudiants de plus que la seule université de Bourgogne. L’intégration du CHU et du centre Georges-François Leclerc permet, à elle seule, d’ajouter près de 300 chercheurs. L’EPE se construit autour de 4 pôles : la santé, l’agroalimentaire, l’ingénierie et un pôle art, culture et humanités. « L’université de Bourgogne se transforme en université de Bourgogne Europe. L’existant demeure, mais son périmètre s’élargit », résume Vincent Thomas.
Regroupés au sein de l’EPE, les 10 établissements vont s’atteler à définir des stratégies de développement communes, un vrai éco-système de formation d’ingénieurs, un partage des outils de recherche en lien avec les organismes nationaux de recherche, le CNRS, l’INRA, l’INSERM et le CEA. Enfin, et peut-être surtout, l’EPE permettra à tous les étudiants de bénéficier des services de vie étudiante offerts par l’uB — infrastructures de restauration et d’hébergement, de sport, culturelles. Le nouvel établissement ne dispose pas encore d’un budget défini, mais compte sur une « convention d’objectifs, de moyens et de performances », actuellement négociée avec l’État. 0,8 % du budget lié à cette convention pourra être affecté au fonctionnement de la coopération entre les 10 membres de l’uBE, soit un budget potentiel situé entre 1,6 et 1,8 million d’euros, a estimé Vincent Thomas. « Nous avons également d’autres perspectives de financement », complète le président.
Bourgogne et Franche-Comté font chemin à part
L’Université de Franche-Comté suit, de son côté, un chemin parallèle, en s’engageant aussi dans la voie de l’EPE, associée à l’université de Technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), SupMicrotech-ENSMM, l’Institut Agro Dijon (IAD) et l’ENSAM Campus de Cluny. Incapables de s’entendre pour fonctionner dans un ensemble commun, les deux universités françaises choisissent donc de faire chemin à part. Ce beau gâchis, qui repose largement sur la sourde rivalité qui oppose les deux métropoles, Dijon et Besançon, va donc s’inscrire dans la durée. L’université de Bourgogne n’a de cesse d’exciper de son bon positionnement au sein du classement de Shanghai, et de Stanford. Pour autant la Franche-Comté dispose d’atouts maitres dans son jeu, avec, notamment, un pôle d’ingénierie composé de l’Université Technologique de Belfort-Montbéliard (UTBM) et de l’ENSAM Campus de Cluny.