Aubert de Villaine, le viticulteur du vin le plus célèbre du monde, la romanée-conti, est le héros d’une BD qui sort aujourd’hui aux éditions Vents d’Ouest: La Romanée contée. Icône du monde viticole, Aubert de Villaine est devenu familier du grand public pour avoir pris la tête de l’association militant pour la reconnaissance des climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco. La Romanée contée s’attarde aussi sur l’appétit sans limite des investisseurs chinois pour les domaines bourguignons. Bref: un aperçu plutôt bien vu du monde viticole local…
C’est une véritable bombe pour le monde viticole: Aubert de Villaine, le vigneron le plus célèbre de la planète, le faiseur de la romanée-conti, s’est volatilisé lors d’une soirée au château du Clos de Vougeot! Au-delà de la stupeur de ses proches, l’inquiétante disparition de cette icône commence à créer spéculation et coups fourrés autour des flacons mythiques de ce domaine prestigieux… Des rumeurs laissent entendre que des investisseurs chinois ne seraient pas étrangers à l’affaire.
Pas de panique! Ce scénario improbable n’est que le début de l’histoire imaginée par le scénariste Benoist Simmat et son complice le dessinateur Philippe Bercovici pour l’album de bande dessinée La romanée contée qui sort aujourd’hui chez Vents d’Ouest. Autour d’Aubert de Villaine, d’autres figures bien connues du public un peu versé dans la chose bachique: Bernard Pivot, Louis Ng (le nouveau propriétaire de Gevrey-Chambertin), François Pinault ou le pape américain des œnologues, Robert Parker.
Après Robert Parker, les sept péchés capiteux et Les Caves du Cac 40, le duo Simmat-Bercovici s’amuse avec deux réalités du secteur viticole: la mythologie qui entoure la romanée-conti, considéré comme le plus grand vin du monde et l’entrée en lice des investisseurs chinois qui s’intéressent de plus en plus et sans se cacher aux domaines de la Côte. Sous le polar bon enfant qui sert de trame à la BD, c’est un portrait assez fin du monde viticole bourguignon où la recherche d’excellence, de traçabilité, d’expression du terroir – incarnée par un Aubert de Villaine qui a pris la tête du combat pour la reconnaissance des climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l’Unesco – le dispute à la pure spéculation.
L’album permet de découvrir des facettes plus méconnues du vigneron, propriétaire du domaine A. et P. de Villaine à Bouzeron en Saône-et-Loire, et copropriétaire d’un domaine dans le Var ainsi que du domaine hdv (avec la famille Hyde) en Californie dans la Napa Valley. Enfin, il est beaucoup question de biodynamie dans cet album, une façon de faire le vin chère à Aubert de Villaine, mise en pratique au Domaine de la romanée-conti et dont il a été récemment beaucoup question dans le contexte judiciaire de l’affaire Giboulot. Mais ceci est une autre histoire…