Beaune rêve d’un marathon qui s’ajouterait à son « semi ». Organisateurs, élus, techniciens et bénévoles courent dans le même sens. L’an prochain, c’est quasi certain, des coureurs se défouleront sur plus de 42 kilomètres. En attendant, zoom sur une édition 2021 du semi-marathon qui s’annonce sous de bons « hospices ».
Il vous le dit sans chauvinisme aucun : « Le semi-marathon de Beaune est l’une des plus belles courses de l’est de la France. » Ce triathlète passionné de course à pied sait de quoi il parle. En 2015, il a fini parmi l’élite, à la 19e place, ce qui relève de l’exploit (lire encadré en pied d’article). Thibaut Gloaguen n’est pas qu’un adjoint chargé des sports qui se complait dans la figuration. Pas plus qu’il n’est venu à Beaune par hasard. Breton d’origine, vétérinaire de formation, c’est un professeur de géographie qui a révélé en lui l’amour du vin : « Nous étions trois copains embarqués dans le même état d’esprit, le premier a choisi la Champagne, le deuxième la région bordelaise et moi… la Bourgogne. »
Retour aux sources pour Stéphane Guidot
Bonne pioche. Après un mandat dédié au milieu associatif, ce jeune élu de 36 ans a gagné ses galons d’adjoint au sein de la municipalité d’Alain Suguenot. Le défi le ravit d’autant plus que cette année, après une campagne mouvementée, l’organisation de la partie événementielle qui gravite autour du semi est revenue à Stéphane Guidot. Un retour aux sources pour le bouillonnant entrepreneur beaunois, qui signe la volonté ferme de la Ville de Beaune de reprendre le contrôle des affaires.
Le semi-marathon (21,1 km), associé aux Foulées beaunoises (10,2 km), n’est pas seulement une course qui rassemble 4000 personnes (2 200 sur le semi et 1 800 sur les Foulées). C’est le rendez-vous incontournable et indissociable du grand week-end de la Vente des vins des Hospices. Il est son écrin populaire qui, plusieurs jours durant, transforme la ville en fête. Cet esprit ne sort pas de la cuisse d’un Bacchus. Il a été insufflé au tout début de l’épreuve, il y a quelques décennies, par un certain Gérard Guidot, le père de Stéphane.
Un service des sports dans les starting blocks
Sur le parcours, Beaune peut déjà compter sur la solidité de son service des sports. Philippe Dupont, dont on connaît par ailleurs l’attachement viscéral aux 24 Heures de Beaune, est la cheville ouvrière du semi. Et l’équipe de Vincent Leguay, directeur dudit service, est parfaitement rompue à l’exercice exigeant et parfois délicat que suppose l’organisation d’une telle compétition.
Le « off » du semi attire quant à lui toujours autant l’attention. Le vendredi soir, on se retrouvera à nouveau pour un parcours-dégustation aux ateliers du cinéma de Claude Lelouch. Le lendemain, ils seront 300 ou plus sous les voûtes du château de Meursault, à célébrer la Bourgogne et savourer les plats de l’excellent traiteur Dansard. Avec les vins du château de Meursault bien sûr, un meursault premier cru, les crémants de la maison Ambal ainsi que les belles productions d’Alain Gras, Bruno Colin, Nicolas Rossignol, Georges Joillot et Xavier Monnot. Du lourd et du bon dans les verres et les assiettes. Traditionnellement, une vente aux enchères très fructueuse viendra en pont d’orgue de la fête.
Objectif marathon 2022
Sponsors, VIP locaux, invités vedettes et coureurs raffolent de cette soirée. Certains, pas éprouvés plus que cela par les 20 kilomètres avalés quelques heures plus tôt, dansent jusqu’au bout de la nuit. Cette année encore, malgré un contexte particulier, les partenaires du semi sont largement au rendez-vous. Ils changent parfois. À l’image de l’équipementier Joma, qui remplace généreusement et au débotté New Balance, défaillant dans la dernière ligne droite.
Stéphane Guidot, comme à son habitude, a remué ciel et terre pour réunir le cercle des partenaires. Il se félicite ainsi de la participation du team handisport Malakoff Médéric, pour l’exemple qu’il donnera sur le semi. Tout cela est de bon augure pour la suite. Car à Beaune, on ne veut pas faire les choses à moitié. Au semi – intouchable qu’on se rassure – on voudrait ajouter un vrai marathon dès l’année prochaine. « Il s’agirait d’une double boucle qui nous permettrait de maîtriser la distance sans quitter Beaune », révèle l’adjoint aux sports Thibaut Gloaguen.
Régulièrement, le projet d’un marathon beaunois suscite des débats. Il semblerait cette fois-ci que la chose soit bien dans les clous. Le marathon du Médoc, gagné neuf fois par Philippe Rémond, est des plus inspirants. Il donne une idée de ce que la Bourgogne aurait à gagner dans ce projet. Alors, courrons !
Thibaut Gloaguen : le run de l’élu
L’adjoint aux sports ne fait pas que parler de sport. Thibaut Gloaguen, 36 ans, est un pratiquant assidu de la course. Il a même fini parmi les 20 premiers du semi-marathon, avec un temps de 1h19, à une douzaine de minutes seulement des meilleurs. La pratique sportive rend humble et persévérant : « J’aime courir dans les Alpes, faire des trails ; il m’est arrivé de partir par exemple avec Philippe Rémond : il filait devant, s’arrêtait et prenait des photos en m’attendant. C’est frustrant ! »
Tout le monde n’a pas, en effet, la foulée de l’ancien champion de France. Mais alors, Thibaut Gloaguen, comment c’est, le semi-marathon vu de l’intérieur ? Réponse au pas de course : « Le parcours est assez vallonné et exigeant. Un faux-plat montant conduit jusqu’à Volnay puis on redescend sur Meursault, ce qui permet de rallonger la foulée. La traversée de Meursault se fait sous les encouragements du public. À mi-course, on remonte à Volnay. Au-dessus de Pommard, la vue est magnifique. Puis, avant le kilomètre 17, on passe par un S avec deux épingles. Ce qui oblige à resserrer les poings. On redescend pour finir en douceur. »
Une belle trotte quand même ! Et comment faire pour ne pas flancher ? « Être en accord avec ses propres capacités, car tout le monde est sur la ligne de départ, et il ne faut pas partir trop vite. » Voilà qui nous rappelle une certaine fable mettant en scène un lapin et une tortue.