Attenant à la piscine municipale, niché derrière ses massifs fleuris et faisant office de salle de réception municipale, le Pavillon de l’Arquebuse demeure l’un des plus vieux monuments de Beaune. Il est le dernier témoin d’un tournoi dans lequel se défiaient les meilleurs arquebusiers. La prime au vainqueur? Plus d’impôt!
A l’origine, les moines de Cîteaux avaient ici construit leur meix (le mot désigne en Bourgogne l’habitation et ses dépendances jouxtant un jardin ou un verger) avant qu’ils ne quittent le lieu à la suite d’un conflit avec les habitants de la ville. Dès lors, en 1582 on y place le terrain de tir des arquebusiers et on y construit le pavillon de l’Arquebuse. Ici, on se défie: un arquebusier remportant un tournoi est exempté d’impôt durant une année, ou à vie s’il le remporte plusieurs années de suite. De nos jours, on appelle cela défiscalisation! Les grands tournois rassemblent parfois 200 chevaliers. Alexis Piron, né à Dijon, racontera dans son Voyage à Beaune, comment en 1716 les Beaunois ravirent le Prix de l’Arquebuse aux Dijonnais en écrivant une Ode à Beaune à l’occasion de cette victoire.
L’aménagement de la promenade des buttes est entrepris par Pierre Gillet de Grandmont, maire de Beaune, poursuivi par son successeur Jean-François Maufoux qui confie à l’architecte Claude Saint-Pierre la création d’un jardin public destiné à transformer le lieu en jardin « champêtre et pittoresque ». Il est inauguré en 1806 sous le nom de Jardin Champêtre, puis plus couramment appelé Jardin Anglais. Planté de 9312 arbres, aménagé d’une cascade et d’un pont, il perdurera jusqu’à la construction de la piscine au milieu du XXème siècle, et fut entouré de murs entre 1902 et 1910. En 1925 le pavillon est entièrement restauré.
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