Arrive bientôt, à Beaune, le Festival international du film policier (29 mars – 2 avril), avec un jury qui tue. L’occasion de souligner que la région a une histoire très étroite avec le 7ème art : Beaune « on set », c’est un voyage à travers les époques et un joli casting, d’Oury à Lelouch, de Bourvil à Dujardin.
Comme chaque année, Beaune va donc dérouler le tapis rouge aux stars du grand écran, du 29 mars au 2 avril. Elle en a connu bien d’autres auparavant. Comment oublier Bourvil et de Funès ? L’Hôtel-Dieu, décor de La Grande Vadrouille en 1966, lorsqu’il était encore un hôpital en service, s’en souvient encore. Son réalisateur Gérard Oury fut séduit par ce sublime décor et garda un souvenir magnifique du tournage. Il vint même, ému, assister à l’inauguration d’une fresque anniversaire pour les 30 ans du film, place du Docteur-Jorrot. Le duo d’acteur a aussi apprécié ses journées de tournage : les jours « off », Louis de Funès, très timide hors-caméra, se détendait seul au bord de la Bouzaize, en taquinant la truite. Bourvil, lui, allait casser la croûte et boire bon du côté de Marsannay.
Avant Gérard Oury, deux autres réalisateurs avaient installé leurs caméras en terre beaunoise : Jean Gourguet pour Jeannette Bourgogne (1938) et Robert Vernay avec Ils sont dans les vignes (1952). Deux films assez confidentiels, le dernier ayant toutefois mis en scène la jeune Line Renaud.
Lelouch l’ambassadeur
Depuis, bien d’autres cinéastes sont partis en cavale dans tout le pays beaunois pour dénicher le spot idéal. Bertrand Blier a rendu célèbre le canal de Bourgogne et la prison de Beaune avec Les Valseuses (1974), quand René Féret fut salué par la critique pour Les frères Gravet (1995).
Ailleurs sur la Côte, personne n’a oublié la fameuse scène du restoroute de Bel-Air, près de La Rochepot, dans le Cercle Rouge (1970). Le mythique polar de Jean-Pierre Melville, outre Alain Delon, montrait d’ailleurs un excellent Bourvil à contre-emploi.
Plus récemment, le territoire s’est laissé mettre en boîte dans Premiers Crus (2015) avec le fort en gueule Gérard Lanvin, qui a apprécié les coins de Pernand-Vergelesses. Cédric Klapisch, que l’on sait attaché à la Bourgogne et aux bourgognes, a tourné l’excellent Ce qui nous lie (sortie juin 2017, vu en avant-première par Dijon-Beaune Mag) à Meursault, Chassagne-Montrachet, Puligny et Beaune.
Enfin, Claude Lelouch a carrément fait de Beaune son ambassade cinématographique : il y a installé ses Ateliers du cinéma début 2016, y a tourné Roman de gare (2007) ainsi que Chacun sa vie. Ce dernier, sorti le 15 mars, a un casting tout bonnement ahurissant (Jean Dujardin, Johnny Hallyday, Gérard Darmon, Béatrice Dalle, Christophe Lambert, Francis Huster, Samuel Benchetrit, Vanessa Demouy, Mathilde Seigner…). Sur un tapis rouge comme derrière une caméra, qu’ils soient flics ou brigands, acteurs et actrices seront toujours les bienvenus à Beaune.
Quand Beaune se tape l’affiche
La belle reconnaissance dont jouit le festival beaunois tient aussi dans les campagnes visuelles proposées. En témoignent les affiches de chaque édition, régulièrement saluées.