Les Anis de Flavigny jouent la carte vintage avec l’acquisition d’une vieille gloire, le fourgon « 1000 kilos Renault ». La directrice de la fabrique Catherine Troubat ne cache pas sa joie d’avoir retrouvé un exemplaire de ce véhicule chargé… de souvenirs de jeunesse. Le « rétro » est tendance. Legeay-Lagoute et Fallot ont déjà enclenché la première sur ce terrain.
C’est vrai qu’il a fière allure ce fourgon « 1 000 kilos ». « Il a une bonne bouille« , nous confirme, enjouée, Catherine Troubat. La patronne des Anis de Flavigny s’est procuré cet été un exemplaire de ce fameux véhicule qui a fait le succès de la marque au losange auprès des artisans et des commerçants dans les années 50/60. « Mon frère Etienne l’a trouvé à l’Ile-d’Yeu. Ca faisait des années que j’en cherchais un. » Avec l’arrivée de ce fourgon à l’usine, tout juste orné de peintures à la gloire des bien bons bonbons, c’est l’enfance de Catherine Troubat qui refait surface. Son grand-père et son père, auxquels elle a succédé, en possédaient un. Le « 1000 kilos » servait alors à transporter les colis de l’usine de Flavigny-sur-Ozerain jusqu’à la gare des Laumes d’où partait le fameux anis.
L’époque était celle du travail à domicile, aujourd’hui réduit à peu de choses. Le fourgon permettait alors de distribuer les étuis en carton aux petites mains du village chargées de mettre en forme l’emballage final des friandises. « C’était la tournée des anciennes », se souvient, nostalgique, Catherine Troubat. Aujourd’hui, le « 1000 kilos » est de retour ! Avec ses vitesses qui craquent, son chauffage inexistant et son 80 km/h maxi. Il va prendre la route des salons du département auxquels va participer la fabrique. Une façon de plus d’attirer l’attention du public en cohérence avec l’esprit d’une entreprise définitivement familiale et artisanale. Les dragéistes de Flavigny ont même ressorti de leurs placards l’étui original aux illustrations d’époque, réalisées par le grand-père de Catherine.
Concept tendance ? On pourrait le croire. Le liquoriste Lejay-Lagoutte et la moutarderie Fallot ont également leur véhicule publicitaire tout droit sorti d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Ce qui est sûr, c’est qu’il en va de ces maisons artisanales comme de l’art culinaire : remettre au goût du jour le vrai et l’authentique peut faire recette.