Ils sont les premiers acteurs du renouveau « terroiriste » constaté dans la métropole dijonnaise. Dijon Capitale a réuni quelques vignerons dans une parcelle intime. Rencontre dans le Clos des Marcs d’Or avec le domaine Derey.
Jadis, ses vignes ducales enserraient les remparts. Les Marcs d’Or ont failli disparaître à l’aube des années 60, sous les grues de la Fontaine-d’Ouche. Sauvée de justesse par la municipalité, replantée en 1981 sur 42 ares de chardonnay, cette enclave proche des immeubles est sans doute la plus saisissante visuellement. Son histoire aurait fait naitre une conscience viticole métropolitaine chez le jeune conseiller général François Rebsamen.
« Papy Albert a replanté le clos, c’est sentimental », résument les frères Maxime, Romain et Pierre-Marie Derey, sixième génération, qui gardent dans l’album des Marcs d’Or une photo du patriarche Pierre en mode œnotourisme avec Jim Lovell, le commandant d’Apollo 13. Le domaine familial installé à Couchey est le métayer historique des Marcs d’Or, dont il ne subsiste aujourd’hui qu’un tiers de la superficie (et la petite cabane), soit de quoi produire à peine un millier de bouteilles les bonnes années. Et elles se méritent ! « Travaillé en bio comme le reste du domaine, le clos est aménagé en petites terrasses, avec de la vigne sur sa partie médiane uniquement, ce qui empêche tout travail mécanique. Il demande de l’attention car il souffre souvent du chaud et la nature reprend vite ses droits ici. »
En lien avec la municipalité, qui en est la propriétaire, la famille Derey projette de replanter un peu sur sa partie supérieure, « car le vin est bon, le chardonnay lui va très bien, c’est frais et tendu. On le gâte un peu à l’élevage, avec un peu de bois neuf, juste ce qu’il faut ». Papy n’aurait pas dit mieux.