Ils sont les premiers acteurs du renouveau « terroiriste » constaté dans la métropole dijonnaise. Dijon Capitale a réuni quelques vignerons dans une parcelle intime. Rencontre en Montrecul avec le domaine du Château de Marsannay.
Il doit son nom à sa déclivité qui laissait entrevoir un panorama sous les jupes des filles, selon une des légendes, l’autre étant l’idée que ces vignes étaient un signe extérieur de richesse (« montre-moi tes écus »). Le Montrecul, c’est surtout un climat très ancien du sud de Dijon, dans le prolongement direct du vignoble de Marsannay. « Comparable aux grands terroirs de la Côte de Nuits, lové dans une petite combe, sur un sol argilo-calcaire très profond, composé de grèzes litées, qui permet à la vigne une grande exploration racinaire », présente Sylvain Pabion.
Le régisseur du Château de Marsannay couve 2,5 des quelque 12 ha de l’appellation, voire un peu plus comme en témoigne ces bébés vignes. La parcelle du domaine est, pour partie, la seule aménagée en terrasses, ce qui rend la conduite en bio d’autant plus exigeante. Ce coteau escarpé et solaire donne des vins matures, marqués par la fraicheur et un équilibre minéral très intéressant pour le pinot noir. « L’expression du terroir est très régulière. À mon arrivée en 2015, c’était déjà extra », note l’intéressé, tout en insistant sur la notion paysagère bien particulière du site.
« On s’y sent bien, beaucoup de Dijonnais s’y promènent, c’est une jolie zone de départ de rando. Le terroir, c’est aussi un paysage façonné par le vigneron. » En l’occurence, c’est l’affaire quotidienne de Krasimir, infatigable « tâcheron » d’origine bulgare, très attaché à cette parcelle où il vient travailler à vélo depuis le quartier voisin de la Fontaine d’Ouche. Le terroir, c’est aussi les hommes.