2015 sera l’année du mariage entre Bourgogne et Franche-Comté. Tous nos vœux de bonheur accompagnent déjà les futurs « jeunes » mariés. Avec une petite vidéo bressane à la clé, qui ne manque ni de goût ni d’esprit.
Par Dominique Bruillot
L’année 2015 est porteuse d’espoirs et d’optimisme, car la Bourgogne va officialiser ses fiançailles avec la Franche-Comté. Grâce au poulet à la Gaston Gérard, qui réunit déjà les saveurs de la volaille bressane et le piquant de la moutarde dijonnaise à la succulence d’un comté râpé, l’affaire est entendue depuis belle lurette.
Il nous faudra cependant s’assurer, dans les faits, que cette belle promesse amoureuse saura contourner les obstacles d’un mariage arrangé en évitant quelques scènes de ménages prévisibles sur le terrain de la désignation des lieux de décision. Dans le débat qui va marquer l’axe Dijon-Dole-Besançon, chaque morceau de la dote sera sous contrôle.
On sait que la mise en place du processus sera plus coûteuse qu’économe. Tout cela au nom d’un investissement qui, nous promet-on, devrait nous rendre plus forts à terme tout en allégeant la bureaucratie. Le premier de nos vœux sera donc, et pour cause, que le bon sens guidera les énarques qui planchent sur le sujet… Pourvu qu’on évite une nouvelle « usine à gaz »!
Cette année 2015 sera aussi un terrain de bataille pour la politique territoriale. Les élections départementales de mars résonnent déjà comme une charge héroïque mais perdue d’avance pour les défenseurs d’un étage départemental que l’on dit condamné. Surtout, cette refonte en cours du découpage territorial, basée sur la parité et des critères plus démographiques que ruraux, est une inconnue de plus.
Mozart à la sauce gourmande
Le changement ne doit pas faire peur. Mais puisque nous sommes dans les lieux communs, il faudra malgré tout veiller au grain et ne pas lâcher la proie pour l’ombre. L’identité d’un pays est l’expression d’une histoire commune et d’un sentiment d’appartenance qui fait le lien entre les hommes. Elle se nourrit non seulement de la mémoire collective, mais aussi beaucoup de ce qu’un terroir peut (ou ne peut pas) donner. Elle est par définition une expérience salutaire pour ne pas faire n’importe quoi.
Sur elle, on peut s’appuyer pour relancer des circuits courts, réapprendre à travailler nos paysages tout en créant de la richesse, donc du travail à forte valeur ajoutée écologique quand la proximité s’en mêle. C’est un combat paradoxal qui s’engage désormais: réunir des forces voisines pour s’imposer face à la mondialisation tout en protégeant la multiplicité de ses cultures internes. Et c’est en 2015 ou jamais qu’il se joue.
Pour terminer sur une bonne note, nous vous invitons à savourer cette petite carte postale vidéo tournée dans l’église de Saint-Germain-du-Bois et « piquée » sur le net. Sous la bénédiction d’un magnum 98 des Hospices de Beaune, on y voit une chorale bressane qui revisite Mozart à sa sauce gourmande. Un petit régal sur l’autel des saveurs et des territoires en partage qui va nous mettre du baume au cœur pour attaquer l’année.