Son hors-série sur les 18 Maisons des Illustres en Bourgogne-Franche-Comté est en kiosque. Soit 18 bonnes raisons de se délécter de l’histoire de ces grands personnages. Bourgogne Magazine vous invite à un doux voyage. À faire absolument, donc.
On a inventé la photographie à Chalon-sur-Saône et vaincu la rage à Arbois. Tout en roulant les « r » en signe distinctif de son origine poyaudine, une femme libre d’esprit et de corps a émerveillé les esprits les plus fins de son temps. Une autre, bien avant elle, fit le rayonnement des comtés de Bourgogne, soit à peu de chose près l’actuelle Bourgogne-Franche-Comté, en expédiant des fleurs dans toute l’Europe. Nicéphore Niépce, Louis Pasteur, Colette et Marguerite de Flandre ne sont que quelques-uns parmi les 18 « illustres » célébrés dans leurs maisons par un label qui fédère les lieux de vie dans lesquels ils ont forgé leur âme.
Cela est encore plus sensible à Vézelay. Du haut de sa basilique, la Colline éternelle a béni à elle seule les fabuleux destins d’un Romain Rolland au-dessus de la mêlée, d’un Jules Roy devenu mystique devant l’imposante Marie-Madeleine et du couple Zervos qui attira à lui les plus grands artistes du monde. Mais la liste n’est pas close. À Lons, on chante La Marseillaise et boit une mousse à la gloire de Rouget de Lisle. À Ornans, c’est L’Origine du Monde qui est célébrée, à travers elle l’origine du grand Gustave Courbet.
Le « who’s who » de ces célébrités d’envergure internationale en Bourgogne-Franche-Comté ne manque pas de lettres non plus. Le romantique et politique Alphonse de Lamartine à Mâcon, l’immense Victor Hugo à Besançon, l’espiègle et subtil Bussy-Rabutin en son fief de Bussy-le-Grand, le grand poète Pontus de Tyard en région chalonnaise et le génial homme de théâtre que fut Jacques Copeau à Pernand-Vergelesses, illustrent à quel point la « BFC » a de la ressource. Soit de l’esprit et un certain goût pour les sciences, voire une âme de bâtisseur que nous finirons par saluer en citant Sébastien Le Prestre de Vauban en son Morvan natal et Georges-Louis Leclerc de Buffon à Montbard. Tous deux botanistes, le penseur des forteresses consacrées par l’Unesco et le créateur de la monumentale Histoire naturelle ont eu le génie de mourir pour l’un et naître pour l’autre la même année, en 1707, comme s’il s’agissait d’assurer une parfaite continuité dans l’excellence d’un humanisme de grande envergure. Ce casting extraordinaire déroulé sous la bannière du label des Maisons des Illustres n’a rien d’une vision élitiste de la région. Il est la preuve qu’en toute circonstance, tout près des nous, des hommes et des femmes que l’on pourrait juger inaccessibles sont en mesure de nous inspirer. Il suffit, pour aller plus loin, d’aller pousser la porte de leur « maison ». En bon voisin, mais pas que…