Dans son 80e numéro, Bourgogne Magazine consacre un dossier spécial aux néoruraux. Mhère, dans la Nièvre, porte en elle une belle diversité de personnages qui partagent un même choix : (bien) vivre ici. Disponible en kiosque et sur bourgognemagazine.com.
Symptôme d’une société qui a perdu confiance en son avenir, les « néo » reviennent au galop en ces temps agités. Certes, ces retours en arrière, souvent porteurs de nouveauté pourtant, ne datent pas d’hier. Alors que le néoclacissisme du XVIIIe siècle prônait un retour aux sources de l’art antique, le XIXe siècle se lançait dans le style néogothique en réinventant, avec une bonne dose de romantisme, le monde des chevaliers médiévaux à grand renfort de tours crénelées et de châteaux de la belle au bois dormant. La vie n’est qu’un éternel recommencement !
De nos jours, après des décennies de néolibéralisme acharné, la France espère retrouver la voie d’un néoindustrialisme fait de révolution numérique, de giga usines de batteries et de développement durable. Et la politique n’a rien à envier à l’économie avec ses néogaullistes, néogauchistes et autres néofascistes. Pas plus que la sociologie et ses adeptes de néodruidisme désireux de renouer avec le culte de la nature, ou ses néonomades partisans d’un habitat mobile, à l’image des amateurs de Combi Volkswagen qui se rassembleront en masse en Saône-et-Loire cet été, comme vous le découvrirez dans nos pages.
D’autres « néos » ont également trouvé leur place dans notre sommaire. Les nouveaux châtelains de Chevigny-en-Valière et de Lantenay en l’occurrence, qui, dans des styles différents, (se) dépensent sans compter pour redonner une raison de vivre à leurs vieilles pierres, loin de la « vie de château » des aristos d’antan. D’autres portraits de néochâtelains suivront dans nos prochains numéros, qui alimenteront un grand feuilleton sur ces sauveteurs de patrimoine en Bourgogne.
Enfin, vous ferez connaissance avec une belle brochette de néoruraux à travers notre dossier consacré à la population du village de Mhère, dans le Morvan. Peintre danois, éditeur parisien, musicien reconnu, Hollandais à la retraite ou artisan brasseur, tous ont choisi de choisi de quitter la ville avec un projet de vie dans leurs valises. Loin de l’image du citadin qui cède à un effet de mode et déguerpit aux premiers relents de fumier, ces nouveaux campagnards se sont mélangés avec succès aux gens d’ici et ne semblent pas près de repartir. Ils portent en eux l’espoir d’une néoruralité où la diversité et le vivre ensemble ne seraient pas que de vains mots. Allez, assez de néologismes !