Dans son 79e numéro, Bourgogne Magazine propose un dossier spécial de 40 pages sur la réhabilitation des églises en milieu rural. Mais pas que…
L’expression est restée dans le langage courant, preuve de la vivacité de l’image du clocher dans l’inconscient collectif en tant que symbole d’unité et de vie communautaire paisible. Le sens de cette locution varie d’ailleurs selon le lieu ou l’usage : en Alsace, elle renvoie au respect des traditions et des convenances ; en Belgique, plutôt à la prévention des extrémismes et au maintien de l’ordre. Plus généralement, elle exprime la nécessité de faire une mise au point, de « remettre les pendules à l’heure », notamment celles de nos petites églises de village qui payent aujourd’hui des décennies de manque d’entretien et de désaffection.
Quelles que soient nos croyances ou notre religion, ces églises appartenant à une commune la plupart du temps sont des biens collectifs précieux qu’il nous faut préserver. Pour la valeur patrimoniale et architecturale de leurs vieilles pierres, mais pas seulement. Parce qu’un peu de spiritualité ne peut pas nuire dans ce monde consumériste de brutes. Parce que nos églises sont autant de musées de proximité gratuits où chacun pourra à sa guise admirer une statue ancienne ou un vitrail remarquable, rêver sous une voûte décorée, se plonger dans une bulle de temps suspendu…
Ce souci de préservation s’entend tout particulièrement dans une Bourgogne dont l’histoire s’est construite sur la puissance des abbayes de Cîteaux et Cluny. Ici comme un peu partout en France, la prise de conscience des citoyens, de l’État et des collectivités locales de la nécessaire sauvegarde de ce patrimoine religieux commence à porter ses fruits. Pionniers de ce mouvement de fond, l’emblématique André Fanjaud et son association Une église pour Arc-sur-Tille (UEPA) ont été parmi les premiers à se mobiliser, en 1991, pour sauver l’église de sa commune vouée à la démolition. Grâce à sa dévotion et à sa ténacité, Saint-Martin rouvrait ses portes en mai 2022 après plus de 32 ans de fermeture.
Depuis, les chantiers de restauration, parfois liés à une réaffectation ou à un usage partagé du bâtiment, se multiplient avec de plus en plus d’inventivité. À l’image par exemple du maire de Mhère dans le Morvan qui a recouvert son église d’ardoises solaires, de l’église romane de Fuissé réincarnée en cuverie ou encore d’une chapelle neversoise transformée en hébergement haut de gamme. Autant de belles histoires de résurection que vous retrouverez dans notre dossier. Ainsi soit-il !
📚 Bourgogne Magazine n°79 – Disponible en kiosque et sur bourgognemagazine.com
