Bourgogne Magazine est allé à la rencontre de propriétaires de maisons exceptionnelles: une écluse, une maison vigneronne, une ferme morvandelle habillée de métal, un château, etc. La revue pose la question aussi de la relation entre Langres et la Bourgogne puis s’inquiète d’une implantation anarchique des éoliennes dans le Morvan. Un numéro pour l’été qui fait déjà réfléchir à la rentrée. Edito.
Editorial de Bourgogne Magazine par Dominique Bruillot
Il y a le vent de la réforme territoriale, qui prétend balayer nos certitudes sur la définition de notre identité. Les frontières se dessinent à coups de décrets, rien de neuf on nous dira. Historiquement compatible, la Bourgogne-Franche-Comté s’en sort plutôt bien d’ailleurs. Mais on voit qu’aux entournures, ça coince un peu. Bourgogne Magazine a demandé aux habitants de Langres ce qu’ils pensent de leur capitale lorraine. On vous laisse seuls juges de leur réponse (voir page 14), mais le « Langrexit » n’est pas loin.
Il y a le vent de l’Unesco, qui souffle fort sur les rondeurs du Charolais-Brionnais. Là, on veut convaincre (à juste titre) la planète entière que l’histoire, la nature, la géologie et le travail de l’homme constituent l’alchimie merveilleuse ayant fait naître l’une des races bovines les plus répandues dans le monde. Après les Climats de Bourgogne, la Bourgogne du sud, bien inspirée, conduit sa croisade vers la reconnaissance universelle.
Il y a le vent de l’initiative, de la persévérance et de l’imagination travailleuse dans l’Yonne. Guédelon, que nous suivons depuis une vingtaine d’années en est l’éclatante démonstration. D’autres bâtisseurs durables s’activent dans le département. Certains numérisent l’âme cistercienne de la grange de Beauvais, d’autres sondent l’âme humaine dans un magazine de notoriété internationale ou scrutent l’âme du ciel sur un mode collaboratif.
Vient enfin le vent l’éolien, qui semble souffler dans tous les sens. La Région, vite décidée sur le principe d’implanter plusieurs centaines de ces mâts métalliques de 200 mètres de hauteur, a semble-t-il laissé un champ un peu trop libre à leur implantation et au clientélisme qui en découle. Dans le Morvan, d’où ne viennent « ni bon vent ni bonnes gens » (air connu), l’affaire fait grand bruit. Y aurait-il menace sur nos paysages et notre environnement ? Ce serait tout sauf le vent de la sagesse.