Bourgogne/Franche-Comté: le rapprochement, c’est maintenant

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« Franguignons » ou « Bourcomtois »? Voeu pieux énoncé par François Hollande avant le fiasco des municipales et le remaniement ministériel, exigence assénée par le Premier ministre Manuel Valls lors de son discours de politique générale, la fusion des régions administratives a bénéficié d’une jolie vitrine hier avec la conférence de presse commune de François Patriat, patron PS de la Région Bourgogne et de son homologue franc-comtoise PS également, Marie-Guite Dufay. Ça se passait à Besançon et c’était une première !

Diviser par deux le nombre de régions métropolitaines en opérant de judicieuses fusions et ainsi contracter les budgets: l’idée lancée par le président de la République le 14 janvier dernier est soudain devenue beaucoup plus impérative lors du discours de politique générale du nouveau Premier ministre Manuel Valls. Ce dernier a rappelé aux rebelles qu’elles risquaient de voir leurs dotations diminuer, au contraire des bons élèves de la fusion qui conserveront les leurs. Et justement, la fusion, en Bourgogne et en Franche-Comté, on est pour.

Historiquement, cela se tient (on vous l’avez d’ailleurs déjà largement expliqué). Politiquement, le patron de la région Bourgogne François Patriat est 100% favorable à tous les moyens pour mettre fin à un « empilement territorial illisible et coûteux. » Economiquement, cela pourrait permettre aux régions d’assumer pleinement leur rôle de soutien au développement et à la formation professionnelle (à partir du lycée) en constituant, ou en renforçant leurs pôles de compétitivité dans des secteurs donnés. Au niveau de la santé via les CHU ou de l’université, le travail en commun entre les deux régions est d’ailleurs largement entamé.

Et on va s’appeler comment ?

Marie-Guite Dufay, la présidente de la région Franche-Comté a souligné elle l’intérêt de regrouper savoir-faire et structures : universités, santé, on l’a dit, mais aussi aéroport, tourisme, transports… sans déshabiller Paul pour habiller Jacques. Or si l’aéroport de Dijon s’est vidé au profit de son jumeau franc-comtois, Marie-Guite Dufay n’a pas manqué de rappeler que de nombreuses entreprises ont quitté la capitale régionale Besançon pour s’installer à Dijon. Bref: comme dans tout mariage de raison, il conviendra d’établir un solide contrat et de recompter la dot de chacun avant de se passer la corde au cou. Un vote sera organisé dans les deux conseils régionaux au mois d’octobre lors du vote du budget d’orientation budgétaire.

Reste la question de la procédure: rendre la fusion obligatoire et la faire voter par les institutions respectives après les élections de 2015 ou passer par la case référendum? Bourgogne et Franche-Comté, s’ils sont unanimes sur la nécessité de la fusion ne sont pas exactement sur la même fréquence: François Patriat regrette l’immobilisme et la frilosité, de droite comme de gauche en matière de réforme territoriale, quand Marie-Guite Dufay n’est pas opposée à une consultation populaire. Et la fusion, c’est pour quand? L’objectif affiché est 2021. Le temps de décider où devra se trouver la capitale régionale de la future entité et inventer le nom des habitants de cette nouvelle super-région. Des « Franguignons »? Des « Bourcomtois »? Les votes sont ouverts!