À Beaune, Brasserie de France se définit comme un « campus brassicole engagé ». En voici cinq notions clés pour ce premier épisode dans DBM. Soit le b.a.-ba d’une activité partageuse et positive. Silence, ça mousse !
Cocorico n°1 !
Ils ne brassent pas de la bière par hasard. Jean-Claude Balès et Anthony Verdureau, les cofondateurs de Brasserie de France, s’intègrent dans un écosystème « contributif et extrêmement positif ». La France, cocorico, est en effet le premier pays européen en nombre de brasseries (2 300 entreprises). « De l’épi au demi » selon la formule consacrée, la filière représente plus de 130 000 professionnels pour un volume d’affaires de 15 milliards d’euros. Nous sommes aussi, cela est moins connu, le premier exportateur mondial de malt et le deuxième pour l’orge de brasserie. Agriculteurs, semenciers, collecteurs, malteurs, levuriers : il y a du monde à la base de la chaine.
Cinq branches, cinq sens
Brasserie de France est plus qu’une brasserie. Ses fondateurs tiennent beaucoup à l’appellation de campus « engagé, global et hybride ». La philosophie de transmission et de proximité se ressent partout. On identifie ainsi cinq branches et autant d’axes de progression : la production (bières ou boissons sans alcool), la formation (Bière Expérience(s) avec les ateliers de brassage et de dégustation grand public, formation professionnelle ou séminaires d’entreprise), une école de production en voie de développement pour former des jeunes brasseurs, un pôle de recherche sur les procédés fermentaires (un doctorant travaille présentement sur la désalcoolisation), une fondation d’entreprise, qui fonctionnera comme un incubateur. Brasserie de France souhaite également ouvrir, à la rentrée de septembre 2023, un cursus pour les jeunes décrocheurs. Ces cinq branches ainsi assemblées ont donc beaucoup de sens. Au bout de la route, « des gens qui ne se seraient jamais rencontrés dans la vie travaillent ensemble sur le campus ».
🍺 Bière Expérience(s), mission acculturation
« Acculturer la bière artisanale auprès du plus grand nombre. » Telle est la mission fondamentale de Bière Expérience(s), le pilier d’un volet animation-formation ouvert à toutes les possibilités. Avec Elisabeth Pierre, les zythologues maison ont conçu deux programmes de formation de brasseurs en 5 et 10 jours et trois formations continues de zythologie pour les pros du CHR. L’objectif répond à des questions existentielles qui peuvent avoir leur importance, par exemple : « Comment mieux vendre mes bières dans mon restaurant ? ». Des modules de pico-brasseries (une toute petite unité de brassage) permettent, sur place, avec vue sur la brasserie XXL, de jouer aux apprentis brasseurs. Des ateliers grand public sont aussi au menu une fois par mois. Bière & vin avec le journaliste spécialiste de la question Laurent Gotti, dégustation en pleine conscience autour de la bière et du chocolat avec la sophrologue beaunoise Sophie Dufour, voyage dans l’univers des fromages… Bières Expérience(s) ne ferme la porte à aucune thématique. La connaissance ne doit pas rester au fond de la cuve.
> En savoir plus sur biere-experiences.com
Un brasseur sachant brasser
Alchimiste, technicien et chef d’orchestre : le responsable de production est tout cela à la fois. À 28 ans, Paul Venot est aussi un associé pleinement impliqué dans la mission partageuse de Brasserie de France. Il aime parler de son métier, de comment il mobilise malts, houblons et levures, au milieu de ces kilomètres de tuyaux, pour faire naître la bière. Rien n’est laissé au hasard ici. On utilise de l’énergie photovoltaïque, on recycle l’eau (cette industrie en consomme beaucoup) pour le chauffage, on favorise la gazéification naturelle pour éviter le relâchement de CO2. Un brasseur sachant brasser doit se montrer responsable.
Objectif 35 000 hectolitres
Depuis son lancement opérationnel à l’été 2022, la brasserie beaunoise a une capacité de 10 000 hectolitres par an. Ce qui est déjà un record pour un lancement d’activité. Ses « papas » se fixent le cap des 35 000 hectolitres, pour intégrer dans le top 20 des brasseries artisanales et atteindre une dimension suffisante pour entrer de plain-pied dans le secteur des GMS. Le consommateur demeure à la base de tout. L’enjeu n’est pas de revendiquer la meilleur bière du monde mais bien de se caler sur des attentes, qu’elles soient générationnelles, sociologiques ou géographiques.« Nous partons de lui, avec notre bureau de style, pour cibler un univers et son procédé de distribution », explique Jean-Claude Balès.
21 recettes, 10 marques
L’entreprise est en recherche permanente. On ne s’arrête jamais d’envisager de nouvelles recettes. Une vingtaine d’entre elles ont déjà été commercialisées, sous 10 marques différentes (La Beaunoise, Armand Heitz en collaboration avec le vigneron de Chassagne-Montrachet, la gamme sans alcool BeeRun…). À noter que Brasserie de France a le savoir-faire pour des bières personnalisées aux couleurs de n’importe quelle entreprise. Les prochaines bières devraient probablement porter les armes de la marque départementale Savoir-faire 100% Côte-d’Or – ce qui supposera un travail en amont sur les approvisionnements – ou celles des Hospices de Beaune, une bière qui devrait faire sensation à l’automne prochain.
Brasserie de France recrute !
Le campus beaunois est en quête permanente de nouvelles énergies complémentaires. Zythologues formateurs, chefs de secteurs en GMS, opérateurs de production, chargé de webmarketing sont ainsi recherchés, en CDI, alternance ou contrat de professionnalisation. Ces recrutements porteraient la famille Brasserie de France à une petite vingtaine de personnes. Largement dans les temps de passage fixés au départ, à savoir 28 collaborateurs d’ici trois ou quatre ans.
> Candidatez sur LinkedIn ou directement à [email protected] – 09 75 68 78 44