Si la capitale de la Bresse bourguignonne est surtout connue pour ses arcades et son marché à la volaille du lundi, elle n’en est pas moins une ville d’eau à sa manière. Traversée par trois rivières (Seille, Solnan et Vallière), Louhans se découvre aussi en mode aquatique : pêche, balades en bateau, sentiers de découverte, visite d’un ancien moulin à eau dans les environs…
La Bresse Bourguignonne est une plaine alluviale constituée d’argiles et de marnes imperméables, sur laquelle s’est développé un réseau dense de rivières et d’étangs. Et Louhans ne déroge pas à la règle : d’où que l’on vienne, il faut franchir un cours d’eau pour gagner le centre-ville : venant de l’est, on passe par-dessus le « canal » de la Sâle, en fait un ruisseau recreusé et relié à la Vallière au XVIIe siècle afin de faire tourner le moulin éponyme ; du nord, on enjambe la Seille par le pont de la D678 ; de l’ouest, c’est le Solnan qu’il faut franchir sur le pont de Bram, à sa confluence avec la Seille.
Sur les bords du Solnan
Un peu en amont du Solnan, au niveau du stade, une toute nouvelle passerelle métallique permet de relier le quartier de Bram (stade, camping, cité scolaire) au centre-ville. Dédiée aux piétons et aux cyclistes, ce trait-d’union de 160 mètres de long fabriqué dans les ateliers d’ACCMA à Autun « s’inscrit dans le schéma de mobilité douce de la ville, soit 25 km qui viendront compléter et rejoindre la voie verte Chalon-Louhans-Lons », explique la municipalité, pour laquelle cet aménagement participe à « une réappropriation de nos rivières, après leur avoir tourné le dos pendant de nombreuses années ».
Au pied de la passerelle, au départ du parking de la place du Breuil, le sentier de découverte des Mares (2,1 km, 35 min) permet de s’approcher des berges de la rivière pour une immersion dans la nature à seulement 200 mètres de la Grand Rue de Louhans. Tout au long de ce parcours en boucle facile, des panneaux explicatifs éclairent le promeneur sur la faune et la flore des milieux traversés : du castor qui montre à nouveau le bout de son nez plus en amont, aux magnifiques guêpiers multicolores qui viennent se reproduire ici en creusant leurs nids sur les berges, en passant par les frayères à brochet, les mares, les prairies humides, les saules têtards… En chemin, un autre panneau rappelle que la rivière était autrefois un des lieux de loisirs préférés des Louhannais, qui y venaient le dimanche pour une partie de pêche, une promenade en barque ou une trempette dans des endroits calmes appelés « baignes ». Celle aménagée au bord du Solnan dans les années 1930, avec pontons et plongeoirs, a été utilisée jusqu’à la construction de la piscine municipale en 1971 sur l’autre berge. Il existait également une autre « baigne » sur la Seille, aux abords du moulin de Bourgchâteau.
Un port en eau douce
La passerelle franchie, on rejoint en quelques minutes la halte nautique située sur la Seille à 500 m du stade de Bram. Un véritable port de plaisance avec une capacité d’appontement d’une vingtaine de bateaux, qui fait de Louhans une place forte du tourisme fluvial bourguignon, au terminus de la Seille navigable. Sur place, deux sociétés de location de bateaux habitables sans permis (Les Canalous et Saône Plaisance) donnent aux marins d’eau douce la possibilité de larguer les amarres sur les 39 km du cours inférieur de la Seille, jusqu’à la réserve naturelle de La Truchère. Et bien au-delà via la Saône dans laquelle le cours d’eau se jette juste après, à quelques kilomètres au sud de Tournus…
De nos jours, les quelque 3 500 bateaux de loisir qui empruntent chaque année la Seille profitent encore des travaux de canalisation réalisés au début du XIXe siècle afin de contourner les nombreux moulins qui barraient alors le cours de la rivière. Il en reste quatre écluses et de nombreux biefs de dérivation qui permettent désormais aux plaisanciers de voguer à travers la Bresse bourguignonne.
Pêcheurs, à vos lignes !
Avec toutes ces rivières, Louhans est un paradis pour la pêche. On vient de loin pour le privilège de tremper sa ligne ici : l’APPMA La Seille distribue pas moins de 1 800 cartes à l’année, dont une petite centaine à des touristes étrangers et plus de 300 à des personnes extérieures au département.
Forte de ce vivier naturel, cette société de pêche louhannaise organise notamment un concours de pêche au silure mi-juin, puis un marathon aux carnassiers mi-octobre. À chaque fois, une trentaine d’équipes de deux pêcheurs mesurent leur habileté au lancer. Un rendez-vous populaire à ne pas manquer, même si on est loin des records d’antan : en 1947, le concours de pêche à la ligne avait attiré le nombre record de 1 160 participants répartis le long du Solnan et de la Seille, avec un défilé des pêcheurs en ville à la clé. Une autre époque, celle de l’abondance, quand la pratique du no-kill n’avait pas encore sa place.
Le nouveau moulin-musée de Ménetreuil
À une dizaine kilomètres au sud-ouest de Louhans, à la confluence de la Sâne vive et la Sâne morte, le moulin de Montjay à Ménetreuil est une des nombreuses antennes de l’écomusée de la Bresse bourguignonne. Agrandi et rénové, le site propose depuis cette année un tout nouveau parcours de visite en deux étapes autour de la thématique de l’eau. On y découvre d’abord l’histoire de la meunerie à travers une machinerie encore en place : meules, trémies, convertisseurs, broyeurs ou encore plansichter (blutoir mécanique). La deuxième partie, située dans l’ancien magasin à céréales et l’habitation du meunier rénovée, présente avec une muséographie entièrement renouvelée la manière dont l’homme exploite les ressources en eau. Plus précisément, comment les milieux humides bressans participent à la richesse écologique du territoire et à l’existence de savoir-faire, notamment celui des pailleuses de chaises qui travaillaient avec la laiche, comme le montre la reconstitution d’un atelier.
Ouvert de 14 h à 18 h, tous les jours sauf les lundis et mardis, jusqu’au 30 septembre. Visite avec audioguide (4,50 euros pour les adultes, 2 euros de 12 à 18 ans). Téléphone : 03.85.76.27.16