208 candidates, 7 sélectionnées dont quatre dijonnaises pour la finale nationale: c’est l’équation impitoyable du casting Elite model look qui s’est déroulé samedi après-midi dans l’enceinte du centre commercial Toison d’Or. A la clé pour la finaliste française, une participation au casting Elite international qui voit s’affronter plus d’une cinquantaine de jeunes beautés pour intégrer (peut-être) la prestigieuse agence de mannequins. Entre talons hauts et cœurs qui battent, ambiance…
Photos Jean-Luc Petit
Dans la foule habituelle du samedi à la Toison d’Or, on les remarque sans peine: grandes, bien sûr, minces, très, (évidemment), un brin surexcitées et étrangement calmes dès qu’elles s’approchent du bureau derrière lequel s’affichent de grandes bâches noires siglées des célèbres lettres filiformes de la non moins célèbre agence de mannequins Elite. Le patronyme annonce la couleur: ici, on ne cherche pas seulement des modèles, mais des tops.
Au milieu des consommateurs qui achèvent leur déjeuner, elles se pressent, ces jolies filles parfois venues de fort loin pour tenter leur chance au célèbre concours de mannequins qui a révélé Cindy Crawford, Stéphanie Seymour, Gisèle Bundchen, ou Constance Jablonski. Créé en 1983, le casting Elite Model Look est organisé aujourd’hui dans plus de 60 pays pour des concours nationaux auxquels se présentent chaque année plus de 350 000 candidates ! A Dijon, elles seront finalement 208 à se présenter. Et la sélection commence tout de suite, avec un passage sous la toise obligatoire. A moins d’1,72 m sans les talons que certaines enfilent visiblement pour la première fois, adieu rêve de podium…
Stickées par de très chics autocollants qui les transforment illico en numéro, elles sont propulsées derrière un rideau noir: de l’autre côté, le catwalk, version miniature d’un podium de défilé et surtout, le jury. L’imperturbable Ting Ting Nong, « bookeuse new face » chez Elite (elle s’occupe du lancement des jeunes recrues) et la très souriante Jennifer May Cope « scout » (recruteuse) de l’agence à l’international dont les « Okaaaay ! » rythmeront l’après-midi… Tension derrière le rideau.
Quelques secondes pour un rêve
Par groupe de cinq, les candidates sont alignées face au jury et ont quelques secondes pour faire une dizaine de pas, improviser un demi-tour sur le podium et retourner à leur place. Les deux pros de chez Elite vont très vite: en moins de trente secondes, Jennifer annonce les numéros des jeunes filles retenues pour la suite du casting avant qu’un nouveau groupe de cinq ne fasse son apparition. « Je suis dégoûtée, ça passe trop vite! », entend-on d’une recalée. Le public néophyte n’approuve pas toujours, mais expliquera plus tard la recruteuse, « nous avons l’œil pour savoir à peu près ce que va devenir une jeune fille et ce qu’elle va donner en photo. C’est le critère essentiel. » Les élues reçoivent un t-shirt noir siglé Elite: les voilà toutes à égalité pour l’épreuve suivante, la photo.
Car pour « poursuivre l’aventure » selon le speaker du casting (et toutes ces jeunes filles biberonnées à la télé-réalité reconnaissent la formule) les 29 jeunes filles présélectionnées passent ensuite dans les mains de maquilleuses qui vont s’efforcer de les rendre les plus neutres possibles avant un passage éclair au studio photo. Fond blanc, spots aveuglants, face, profil, sourire interdit: on est plus proche de la photo anthropométrique que du cliché de Vogue. C’est pourtant sur ces antithèses du glamour que Ting Ting et Jennifer May Cope vont faire leur choix pendant que les 29 sélectionnées attendent. Les plus jeunes ont 14 ans, les plus âgées la vingtaine. On ôte les talons, les petites se reconnaissent. « Tu as quel âge, toi ? » Les grandes s’échangent des trucs pour marcher « comme des pros » devant le jury. Derrière les rubans qui délimitent la zone d’attente, des mères anxieuses regardent leur bébé jouer à devenir femme. Et toutes babillent comme des gosses avant que « l’aventure » ne se poursuive…
Finale nationale à Paris en août
Il est 18 h: les sélectionnées défilent à nouveau tandis que les deux jurées se décident en quelques secondes. Une fille prend ou pas la lumière, la photo ne triche pas. Et c’est très vite là encore que les fiches des candidates se classent en trois piles: non, filles à suivre et « Okaaay » pour les sélectionnées. Derrière le rideau, la tension est terrible alors que le speaker explique qu’un premier groupe de jeunes filles va être appelé: jugées prometteuses mais encore trop jeunes ou pas assez grandes, elles seront suivies pendant un an par Elite qui prendra des nouvelles de leur taille et observera leur évolution. Elles seront alors éventuellement invitées à revenir dans les castings. Pour les six retenues, la pression retombe: ce suivi, c’est une belle promesse! Mais de l’autre côté du rideau, alors que les photographes s’activent devant les « petites » tout sourire, on n’en mène pas large… Heureusement, si le casting emprunte à la télé-réalité ses codes, Elite a décidé d’en zapper le suspense artificiel et c’est encore très vite que Jennifer appelle les sept sélectionnées qui peuvent enfin se détendre sur le podium: elles iront en finale nationale à Paris fin août. Quatre filles sont de Dijon, une de l’agglomération: « C’était une très bonne journée pour nous! » s’enthousiasme Jennifer May Cope. En effet: au dernier casting dijonnais, une seule candidate avait été retenue! Question innocente: sur ces sept beautés, est-ce que la pro peut déjà deviner lesquelles iront plus loin? Regard de biais de Jennifer avant qu’elle ne revienne planter ses yeux dans les vôtres: « Mmmh. Oui. » Alors on regarde ces géantes frêles qui se congratulent avec un pincement au cœur: au pays du glamour, l’innocence ne peut pas durer…
Les sélectionnées : Anne-Charlotte, 18 ans / 1m77, de Dijon; Pascaline, 15 ans / 1m76 de Dijon; Bertille, 15 ans / 1m78 de Dijon; Clothilde, 16 ans / 1m75 de Dijon; Marjorie, 21 ans / 1m76 de Sennecey les Dijon; Emma, 17 ans / 1m80 de Parilly (25) et Yolaine, 15 ans / 1m80 de Connantre (51)