L’Association des Entrepreneurs de l’Agroalimentaire (AEA) de Bourgogne-Franche-Comté tenait son assemblée générale, jeudi 14 juin, au Cellier de Clairvaux à Dijon. Philippe Delin, son président, revient sur la genèse de l’AEA et ses missions.
Philippe Delin, vous faites partie des membres fondateurs de l’Association des Entrepreneurs de l’Agroalimentaire (AEA). Pouvez-vous revenir sur la genèse de ce projet ?
Philippe Delin : « En 2018, les Associations Régionales de l’Industrie Alimentaire (ARIA) de Bourgogne et de Franche-Comté fusionnent pour devenir l’AEA. Les cartes sont alors rebattues, et une trentaine d’entrepreneurs de l’agroalimentaire de la région se réunissent pour continuer d’avancer ensemble. Six ans plus tard, nous comptons plus de 80 adhérents et nous continuons de nous développer. Le noyau dur de départ était composé de Bourgogne Escargots, Mulot & Petitjean, et des fromageries Gaugry, Lincet et Delin. Des caves nous ont rejoint, le groupe Boisset aussi. L’AEA, c’est un appui technique, mais c’est aussi un lieu d’échange et d’entraide.
Quelle est la raison d’être de l’AEA ?
Les contraintes sont grandissantes dans le secteur agroalimentaire : certifications, normes, développement durable, veille réglementaire, animation des filières… Néanmoins, il est impossible pour chaque entreprise d’avoir en interne des personnes qui veillent au quotidien au respect de ces missions. De plus, faire appel à des organismes privés extérieurs pour nous suppléer représenterait un investissement financier trop important. L’AEA nous permet de mutualiser les ressources et de faire des économies.
Auriez-vous un exemple à nous donner ?
Aujourd’hui, les certifications sont de plus en plus complexes. Si vous n’avez pas l’IFS Food, vous ne pouvez ni exporter ni travailler avec la grande distribution. Si vous n’avez pas la certification HACCP (ndlr, une norme axée sur la sécurité alimentaire), vous ne pouvez pas aller sur les marchés. Et j’en passe… Prenons l’exemple de l’Abbaye de Cîteaux, que nous avons accompagnée autour de son système « qualité ». Sans l’AEA, la structure aurait eu beaucoup de mal à passer le cap. Jusqu’ici, nous avions deux chargés de mission. Nous venons d’en recruter deux nouveaux, dont un spécialisé dans la démarche RSE qui est de plus en plus présente dans nos entreprises.
Jeudi 14 juin, vous teniez votre assemblée générale au Cellier de Clairvaux…
Cette assemblée générale nous permet de nous retrouver, de rappeler notre fonctionnement aux nouveaux adhérents. Par exemple, nous leur mettons à disposition un catalogue de formations interentreprises sur divers thèmes. Cette année, l’AG s’est focalisée sur deux sujets d’actualité : la transition énergétique et la cybersécurité. Nous avons accueilli un groupement d’employeurs de l’agroalimentaire. Nous n’en possédons pas chez nous, nous aimerions en créer un sur l’axe Dijon-Beaune. »