Collèges de Côte-d’Or : le Département mention très bien !

Un repas local à 2 euros, 31 millions d’euros investis, des accompagnements de toute sorte… la communauté des 23 500 collégiens de la Côte-d’Or est choyée par le Département. Son président François Sauvadet en appelle à poursuivre la décentralisation pour assurer encore de meilleurs services. 

François Sauvadet, président du Département de la Côte-d’Or. © Philippe Bruchot / CD21

À la rentrée scolaire, 23 500 collégiens ont repris tranquillement les chemins qui conduisent aux 47 collèges publics côte-d’oriens. « Un chiffre en très légère baisse par rapport à l’année précédente, constate François Sauvadet, qui reflète une tendance générale en France, à tous les niveaux ». La démographie est têtue, il faut bien faire avec.

Toutefois, le parc des établissements départementaux est maintenu à son niveau de densité avec une promesse intimement liée aux choix politiques nationaux : « Tant que les conditions pédagogiques ne seront pas remises en question, tant qu’il y a des effectifs permettant l’épanouissement des enfants accueillis, aucun collège ne fermera ! »

La population collégienne, supérieure à celle d’une ville comme Beaune, est chouchoutée par plus de 500 agents dévoués à l’entretien et la maintenance des établissements, la restauration..

Assiette en circuit court

Demeure la question du pouvoir d’achat. Que fait le Département en la matière ? « Pour la cinquième année consécutive, nous maintenons un tarif unique de 2 euros par repas », rappelle en premier lieu François Sauvadet. La collectivité territoriale injecte ainsi 18 millions d’euros chaque année, dont près du tiers (5,6 millions) est voué à compenser les coûts réels de ces repas. « C’est l’un des tarifs parmi les plus bas du pays », renchérit le président de l’Assemblée des Départements de France, qui entend ainsi alléger le poids de l’inflation dans le budget des familles.

Il rappelle aussi que « le temps du repas est un moment important pour nos jeunes… Pour certains d’entre eux, il est même le seul repas équilibré quotidien. » L’enjeu  est gargantuesque : 2 millions de repas servis à près de 16 000 demi-pensionnaires. Dans le même temps, la collectivité nourricière puise « dans les ressources d’un département agricole riche de toute une diversité de productions que nous pouvons valoriser dans la restauration collective. » Les produits locaux et de saison, si possible bio, sont donc en première ligne des menus, de plus en plus nombreux à porter la marque bleue du Savoir-faire 100% Côte-d’Or. Tout le monde en profite, jeunes comme agriculteurs. La bouche pour les uns, les débouchés pour les autres.

Le confort des collégiens ne se cantonne pas à l’assiette. La panoplie des accompagnements est large : bourses à la scolarité, aides à l’achat de fournitures, participation aux frais d’uniformes professionnels et de transport pour les élèves de Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté) et les apprentis, etc. Sans oublier une dotation à tous les collèges, réévaluée en 2023 dans ce contexte d’inflation « afin que chaque collégien ait la chance de partir en voyage ou en sortie scolaire ».

© Philippe Bruchot / CD21

Appel à la décentralisation

Ce petit monde en formation a aussi besoin de se sentir en sécurité. Parents, enseignants et chefs d’établissements sont impliqués dans une action de sécurisation des collèges. « Une priorité face à la montée des violences et des attaques, tranche François Sauvadet. Il faut se protéger, sans se « bunkeriser », en faisant en sorte que l’apprentissage se déroule dans les conditions les plus apaisées possibles. »

Pour cela, en une dizaine d’années, le Département a investi plus d’1,4 M€. Parmi les mesures mises en place : l’installation de vidéoprotection dans les collèges qui en ont fait la demande (la quasi totalité), de dispositifs spécifiques d’alerte en cas d’attentat, de systèmes anti-intrusions avec le renforcement des grilles, le travail sur les conditions d’évacuation… De nouveaux outils de sécurisation et de prévention des risques sont aussi développés en lien avec les référents sécurité de l’Éducation nationale, de la Gendarmerie et de la Police. 

Alors qu’il est question de confier aux Départements le financement et la gestion des AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap), de la médecine scolaire et des services sociaux de l’Éducation nationale, François Sauvadet enfonce le clou : « On peut gouverner de loin mais on n’administre bien que de près, je suis convaincu qu’il faut poursuivre la décentralisation. Les Départements se sont déjà battus pour avoir une autorité fonctionnelle sur les gestionnaires, qui dépendent du ministère de l’Éducation nationale, alors qu’ils gèrent les dépenses que nous assumons (restauration, gaz, électricité). »

« On peut gouverner de loin mais on n’administre bien que de près, je suis convaincu qu’il faut poursuivre la décentralisation. »

François Sauvadet, président du Département de la Côte-d’Or

La question du handicap

La scolarisation des jeunes en situation de handicap est plus précisément en cause. Le patron de la Côte-d’Or en appelle à plus de cohérence, alors que cette compétence relève de l’Éducation nationale et de l’Agence régionale de la Santé. « Le Département n’est informé ni du nombre de places en classes spécialisées, ni du nombre d’élèves en attente, ce qui engendre des situations problématiques », poursuit-il. 

La reconnaissance du handicap, préalable indispensable à l’orientation de l’enfant, est déjà une affaire traitée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), qui dépend du Conseil départemental. « S’il était décidé de confier toute la prise en charge aux Départements, nous gagnerions en efficacité » plaide François Sauvadet, qui fait un parallèle avec la médecine du travail : « Je suis pour bon nombre de transferts, en identifiant des chefs de file et en garantissant des conditions financières acceptables pour les Départements. » Militant d’une décentralisation élargie, cette mutation est selon lui « indispensable pour plus d’efficacité dans l’action publique de proximité ». 

Pour mener à bien tout cela, il faut enfin gérer la problématique patrimoniale liée à la communauté collégienne. Le parc immobilier est imposant, ses fonctionnalités précises, cela engage bien évidemment le propriétaire. « À l’image de ce que nous faisons avec notre patrimoine routier (ndlr, 5 700 km de routes départementales), notre action se base sur des programmes pluriannuels », pose en préambule François Sauvadet. Une telle mécanique financière permet « d’investir partout régulièrement et de maintenir notre parc en bon état. » Un dialogue permanent avec les principaux des collèges et une forte réactivité cadrent la mise en œuvre.

31 millions d’euros investis

En 2024, 31  M€ ont été alloués aux collèges. 11,1  M€ ont été fléchés sur l’entretien des 47 établissements publics. Avec des travaux de rénovation qui se font souvent l’été, vacances scolaires obligent. Parmi ces derniers : 5,5 M€ pour la demi-pension du collège de Marsannay-la-Côte, 3,3 M€ pour celle de Genlis, 450 000 € pour la réfection des salles de sciences à Échenon, 700 000 € pour l’accessibilité des collèges Malraux à Dijon, à Vitteaux et Arnay-le-Duc ou encore 335 000 € pour les façades de Seurre. Cet inventaire non exhaustif des investissements démontre, si besoin en était encore, que la petite cité des collégiens a bien fait de se confier aux bons soins du Département.