Dans le cadre de leur projet d’initiative et de communication (PIC), Lison, Ophélie et Justine, trois étudiantes du lycée viticole de Beaune, voulaient organiser une color run, ces courses colorées qui font fureur partout. Devenu « Colore ma lame », le projet a mué en un extraordinaire week-end (1er – 2 avril) au profit de l’opération « Une lame pour courir », avec la présence de plusieurs médaillés paralympiques.
Par Philippe Léglise
Au commencement, c’était « juste » un projet d’initiative et de communication (PIC), consistant à se fixer un objectif à atteindre dans le futur et à mettre en place la succession d’actions et d’initiatives qui permettront de le réaliser.
Mais pour Lison, Ophélie et Justine, étudiantes en BTS viticulture-œnologie à la Viti de Beaune, le futur se conjugue au présent. Elles ont donc décidé de faire parler la poudre, et d’organiser une « course colorée » – traduction locale des « color runs » nées en Inde et qui triomphent partout dans le monde – avec un petit lieu, un petit parcours, un petit public.
Mais quand elles ont décidé d’y ajouter une dimension caritative, au profit de l’association Entr’Aide et de son opération « une lame pour courir », tout s’est accéléré. Grâce à Jean-Luc Clemençon, président d’Entr’aide, Marie-Amélie Le Fur, championne du monde et 8 fois médaillée paralympique (3 or, 3 argent et 2 bronze, en course et saut en longueur) et Mohamed Lahna, vice-champion du monde de paratriathlon et médaillé de bronze de la spécialité à Rio ont annoncé leur présence. Ils devraient être accompagnés du dijonnais Charles Rozoy, 1er médaillé d’or paralympique français à Londres 2012.
Dans le parc aux avions de chasse
Michel Pont, propriétaire du château de Savigny-lès-Beaune, séduit, a mis son parc aux 100 avions de chasse à disposition pour recevoir, le dimanche 2 avril, les 500 « colorunners » attendus et la municipalité de Sylvain Jacob assurera la logistique extérieure. Parties à la quête de partenaires et sponsors, financiers, d’animation ou de « bouche », les trois jeunes filles en ont rassemblé plus d’une vingtaine, bouclant ainsi leur budget d’organisation. Ce qui leur permettra de remettre la quasi totalité des inscriptions à l’opération « une lame pour courir » et de pouvoir ainsi financer une à deux lames, le prix d’une lame en titane variant entre 2500 et 3000 euros.
Une lame pour courir
Initiée par l’association Entre’Aide, l’opération « une lame pour courir » offre à des jeunes amputés des membres inférieurs, de courir avec des concurrents en compétition en équipant les prothèses d’enfants de 6 à 16 ans de lames high-tech en fibre de carbone. Car le nerf de la guerre, c’est l’argent. Une lame en titane coûte entre 2500 et 3000 euros, une somme que la Sécurité Sociale prend rarement en compte. Il faut y associer une emboîture, ce qui peut faire monter la facture à 6000 euros. Une somme que bien peu de parents peuvent se permettre de sortir…