Le Cep a traversé la tempête virale avec dignité. À la barre, son capitaine scrute désormais de nouveaux horizons, investissant tout autour du vaisseau amiral, à la recherche du bien-être absolu de sa clientèle. Premier épisode de notre feuilleton consacré au plus mythique des 5 étoiles de Beaune : le Monopoly de Jean-Claude Bernard.
Jean-Claude Bernard, propriétaire de l’hôtel Le Cep à Beaune, dans le décor feutré du salon cheminée. © Jean-Luc Petit
L’histoire du Cep n’est si vieille pas que ça. Elle remonte à 1986, quand Nérino Bernard, maçon de cœur et de métier, a su rassembler des morceaux oubliés de la pierre historique beaunoise pour créer un hôtel de rayonnement mondial, développant en lui les gênes les plus intimes de la grande Bourgogne. Jean-Claude, son fils à la tête de cette maison depuis 23 ans, poursuit sa quête d’excellence. Une extension de 1 000 m² est en voie de réalisation, passant par la mise au jour de ces espaces insoupçonnés que Beaune sait garder secrets. Avec aussi une approche plus assumée que jamais de l’ayurveda. Quête de bien-être oblige.
Nous développerons plus tard cette extension et cette médecine traditionnelle originaire de l’Inde, qui puise sa source dans les textes sacrés les plus anciens. Une telle pratique englobe et considère l’équilibre général de l’humain. Avant d’en détailler les subtilités, il semble intéressant de resituer Le Cep dans sa propre histoire, au regard de l’avenir que lui dessine Jean-Claude Bernard.
L’incontournable de la Vente des vins
Une histoire qui se lit déjà sur les murs des salons chaleureux et délicieusement cossus de la maison, dans un kaléidoscope photographique qui a de quoi faire pâlir de jalousie le plus chevronné des journalistes mondains. On y croise les regards du sculpteur César, de l’ancien PDG de Walt Disney Michael Eisner, de quelques monstres sacrés du cinéma (Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Gérard Depardieu, Lambert Wilson, Costa-Gavras…), de la mythique Juliette Gréco et de tant d’autres. Le who’s who se passe de commentaires. Il appartient à l’ADN du Cep, surtout aux périodes les plus flamboyantes comme celle de la vente des vins des Hospices de Beaune, fin novembre.
À la base, l’hôtel affiche des arguments de poids : 61 chambres dont 32 suites personnalisées qui reprennent les noms des grands crus de la Côte-d’Or, deux cours du XVIe siècle où il fait bon prendre un café le matin, un restaurant gastronomique tenu par la belle maison Loiseau et qui donne sur le jardin, le fameux Spa Marie de Bourgogne, etc. S’y ajoute la Maison des remparts, sur quatre niveaux, directement connectée à l’hôtel et à ses caves. Le caveau-dégustation de Saint-Félix, justement, avec une promesse décomplexée de « 1 000 appellations de vins de Bourgogne qui vont de 30 à 30 000 euros. » Rien d’étonnant, nous sommes à Beaune.
Quand l’ayurveda fait son entrée à l’hôtel Le Cep. Un espace de revitalisation assez unique en son genre : 600 m2 (et bientôt 1000 m2) de spa de haut niveau, ouvert à tout le monde, pour une demi-journée ou plusieurs jours. ©D.R.
Ayurvéda
Les Américains reviennent en force. Ils raffolent depuis toujours du lieu. Jean-Claude Bernard adore piloter ces clients amoureux de la Bourgogne jusqu’au grand cellier du Clos de Vougeot pour des soirées mémorables, truffées de bans bourguignons et souvent prolongées, on ne va pas se le cacher, de belles afters bachiques. Cette prestation de haut niveau propulse l’hôtel dans le cercle des grands. En 2021, année étrange s’il en est, Le Cep a décroché le titre de « Meilleur Hôtel Bien-Être de Luxe International » décerné par le World Luxury Awards. Dans la catégorie spa, la même année, c’est un autre titre de « Meilleur Spa Ayurvédique de Luxe d’Europe » qui lui est décerné.
Mais Jean-Claude Bernard, inspiré par la crise sanitaire, veut aussi donner à son joyau une dimension très apaisante, tout en faisant le pont entre une clientèle prestigieuse et la population locale, très attachée à ce joyau du patrimoine beaunois qu’est Le Cep. Pour arriver à ses fins, il adopte la méthode du Monopoly, rachetant les murs voisins les uns après les autres, redonnant vie aux cours intérieures oubliées. Le tout sous l’égide du bien-être. Ayurvéda, toujours et encore.
Ce Beaunois pur souche veut ouvrir l’établissement et ses services connexes à ses compatriotes. Le Cep est un emblème à l’échelle du monde, il se partage quand on joue à domicile. Rue Maufoux, les projets se succèdent ainsi les uns aux autres. Et Le Cep recrute, avec une motivation rare : on peut travailler ici toute sa vie, la longévité et la fidélité font partie du cahier des charges.
Sur le capital rassurant de son architecture Renaissance, l’hôtel Le Cep construit sa résilience. Entre les meubles d’antiquaires et les boiseries, circule une âme qui s’est construite au fil du temps, faite d’empathie et de bienveillance, donnant le sentiment à qui passe par là, d’être dans un endroit éternel. C’est pourquoi, dans les prochaines pages de ce feuilleton, nous vous ferons découvrir les petits secrets du plus beau et zen des hôtels.