Après une vie de restauration étoilée, Isabelle et Stéphane Derbord ont imaginé une suite plus intimiste à leur parcours. La brigade Cookers, constituée de dirigeants partant pour une masterclass originale, a savouré leur nouvelle adresse à Gemeaux. Comme à la maison, la bien nommée.
La recette de la brigade Cookers mijote entre potes et popotes. Ce « cercle des chefs » imaginé par un duo de communicants bien positionnés sur la place dijonnaise, Marylène Munnier et Fabrice Roy, consiste à convoquer en toute décontraction au piano, une dizaine de chefs d’entreprises amateurs de saveurs. Cela se passe chez un chef ou une cheffe de renom, qui se propose de les initier à son art. Ici, pas de formalisme. Il s’agit avant tout de se détendre et faire de la cuisine un temps de plaisir et de partage.
Que l’on soit expérimenté ou pas n’entre pas en ligne de compte. L’objectif est de repartir moins sot (l’y-laisse) qu’en arrivant, et de profiter de l’instant présent (en « temps réel » dirait Fabrice Roy, associé de l’agence éponyme), y compris en dégustant ses propres créations. Pour l’épisode 4 de la saison 2, les producteurs de la brigade Cookers ont donc bien choisi leur adresse. Comme à la Maison, à Gemeaux, affiche ses intentions dans son nom.
Pas de chichi
Une maison accueillante au demeurant. L’ancien étoilé de la place Wilson Stéphane Derbord et son adorable épouse Isabelle sont là pour servir, dans une intimité préservée et exclusive, des saveurs dont ils ont le secret. À Gemeaux, Stéphane et Isabelle ont chacun leur jardin. Ils partagent tout le reste : la vie depuis très longtemps, l’amour depuis toujours, et le verger pour l’éternité. Puis ils transforment leur belle complicité en conserves et en terrines, le socle de leur générosité gourmande.
Tout le monde adore ce qui tombe dans l’assiette. Tout le monde savoure encore plus la gentillesse de ces hôtes exemplaires. Avec Stéphane, la posture professorale n’est pas de mise. Le chef accueille ses protégés d’un soir les bras ouverts. Il communique sa passion sans chichi, sans langue de bois, sans jamais donner de leçons. Audiard s’invite en cuisine.
Les chefs d’entreprise sont en principe de fins psychologues dans la vie de tous les jours. Ils comprennent alors qu’ils ne se tueront pas à la tâche. Le passage à l’acte le confirme. Le chef répartit ses élèves plus ou moins disciplinés dans des rôles distincts, en plusieurs ateliers, sans se soucier de qui sera zélé ou pas. Chacun s’y met, à sa façon, à son rythme.
« C’est moi qui l’ai fait ! »
Silence, on tourne. Une propriétaire du cinéma réinvente une scène torride et hitchcockienne, le couteau entre les mains, le poisson attendant son découpage. Un opérateur des services funéraires accompagne la carcasse d’une défunte volaille. Une directrice de CFA fraichement retraitée truffe un peu de beurre pour tartiner du bon pain. Car l’apéro c’est sacré !
Il faut déjà penser au dessert. Un spécialiste de la cyber sécurité s’assure de la protection des œufs en neige. Un éditeur de presse (celui que vous lisez en ce moment même) s’adonne quant à lui à son exercice favori : l’espionnage de ce ballet de maîtres-queux, un verre de crémant de Bourgogne à la main. Il doit créer les conditions de la rédaction d’un bon rapport.
La scène finale se déroule autour de la grande table. Isabelle et Stéphane ne peuvent s’empêcher d’assurer le service jusqu’au bout. La table est d’autant plus chaleureuse qu’elle se retrouve garnie des productions de la soirée. Le « c’est moi qui l’ai fait » met un peu de piment dans la conversation. La brigade Cookers dans son ensemble en conclut que l’expérience vécue et la bonne ambiance de Comme à la maison ont un goût de reviens-y.
Les membres d’un soir de Cookers : Florent Bonnet (Bras Droit Des Dirigeants, ressources humaines externalisées), Jérôme Duby (E&I Services, cyber sécurité), Valérie Chays (Cyrus Conseil, gestion de patrimoine), Christine Fréquelin (École des Métiers Dijon Métropole), Aymeric Géant (Shiva, services à la personne), Sylvie Massu (Cinémas Darcy et Olympia), Laurence Klein (Kim Executive, travail temporaire et recrutement), Samuel Kennel (OGF, opérateur de services funéraires).