Nouveau nom, nouvelle identité visuelle, le puissant syndicat patronal se donne un nouvel élan à l’aube d’une année cruciale. La CPME compte bien placer les préoccupations des petites et moyennes entreprises au cœur de l’élection présidentielle, comme en témoigne son président local Benoit Willot.
Propos recueillis par Thomas Barbier
Pour Dijon-Beaune Mag n°63
Pour qualifier la CPME nouvelle version, Benoit Willot a un certain sens de la formule, en qualité de directeur de supermarchés : « Nous ne nous sommes pas contentés de changer la vitrine, mais aussi ce qu’il y a avait dans les rayons. » Le président de la CPME Côte-d’Or et Bourgogne-Franche-Comté compte s’appuier sur les mêmes fondamentaux mais veut faire de 2017 une année de profonde évolution, dans la droite lignée de François Asselin, le président national depuis deux ans.
Une assemblée générale extraordinaire a validé la modification des statuts, limitant notamment la durée du mandat du président confédéral national à 5 ans (renouvelable une fois) et en instaurant une limite d’âge de 70 ans pour les mandats électifs confédéraux.
Nouvelles sections
Par ailleurs, il a été décidé la création de 4 sections nationales : industrie, artisanat, service et commerce. Benoit Willot a rejoint le conseil d’administration national de cette dernière branche, lui qui avait déjà porté, l’an dernier, la voix du syndicat lors des négociations sur les réformes de l’Unedic . « Une commission des mandats a aussi été créée, ce qui me semblait une priorité afin de s’assurer la compétence et l’implication des élus à chacun de ces mandats car ce sont eux qui font la force et l’utilité d’un syndicat sur le terrain. » On citera les plus connus et symboliques, tels la CCI, les tribunaux de commerces ou des prud’hommes.
On l’aura compris, un vent réformiste souffle sur le plan national et, par ricochet, sur notre région. L’ex-CGPME voit son avenir de façon plus claire, elle qui était selon les mots de Benoit Willot « une institution surtout connue des initiés et du monde des entreprises mais pas assez du grand public », avant de plaider, non sans une certaine satisfaction de circonstance, que « la CPME Côte-d’Or est une des plus puissantes et représentatives du pays. » Et d’insister sur un appétit nouveau : « François Asselin a été clair. Il ne faut pas se contenter de défendre notre pré carré. Tout ce qui concerne les TPE, PME et PMI doit passer par la CPME. »
Retourner vers une courbe vertueuse
Avec l’élection présidentielle en ligne de mire, et alors que l’intérêt des PME est sur toutes les bouches de droite comme de gauche, le timing semble en effet bon. Benoit Willot ne sera pas absent des débats. Par exemple, il ne décolère pas sur les promesses non tenues quant à la simplification au sein des entreprises. « Alors qu’on nous avait promis des avancées, que l’on croyait percevoir dans la loi El Khomri première version, que nous a-t-on offert ? Le compte pénibilité, démagogique au possible, et l’impôt à la source, une des plus grandes catastrophes qui va arriver dans le quotidien du chef d’entreprise. J’ai l’impression que les pouvoirs publics ne mesurent pas à quel point cette décision est une bombe atomique à retardement. On nous demande de devenir les percepteurs de nos salariés. C’est une source de conflits sans fin. Surtout dans un contexte de tension sociale comme on le connaît. C’est irresponsable. » Voilà qui a le mérite d’être clair, et qui pose les enjeux futurs d’un syndicat comme la CPME.
Quel candidat pourrait donc trouver grâce aux yeux de Benoit Willot ? « Nous ne sommes pas dogmatiques, assure le président. Nous restons ouverts à tous ceux qui auront le courage d’aller vers une réforme du code du travail et tout ce qui fluidifiera l’économie de manière générale. Il faut revenir au fondamentaux. Si nous parvenons à recréer du résultat et des richesses dans les entreprises, tout le monde sera gagnant et nous retournerons vers une courbe vertueuse pour les salaires et l’emploi. » Tout un programme.