La Commission Départementale d’Aménagement Cinématographique de Côte-d’Or (CDAC) a rejeté ce mardi la partie principale du projet cinématographique de la Cité de la Gastronomie de Dijon, qui comprenait 9 salles. L’espace « Supernova » et son positionnement art et essai ont été unanimement validés, mais son pendant grand public, « Ciné Ducs », a été jugé par ses opposants menaçant pour le Darcy et l’Olympia. La Cité doit revoir son scénario.
L’instance nationale de la CDAC a pour mission d’examiner les demandes d’exploitation de cinémas sur le territoire et de statuer sur les autorisations d’aménagement. Un projet, pour être valide, doit ainsi recueillir le vote favorable de la majorité absolue de ses membres. L’antenne locale de la commission est présidée par la préfète de Côte-d’Or, Christiane Barret. Il se compose de cinq élus et trois spécialistes de l’aménagement du territoire.
C’est ce panel qui, mardi matin, a retoqué « Ciné Ducs », à hauteur de 4 voix pour le rejet, 3 contre et 1 abstention. Le projet était porté par le groupe Ciné Alpes, qui détient notamment le cinéma Devosge et surtout le complexe Cap-Vert de Dijon-Quetigny. « La création de ce nouveau multiplexe généraliste signerait l’arrêt de mort de l’Olympia et du Darcy », avance dans un communiqué du Conseil départemental de Côte-d’Or, qui se félicite de cette « excellente nouvelle pour l’attractivité du centre-ville de Dijon, ses commerces et ses habitants. » François-Xavier Dugourd, son premier vice-président, fait partie des opposants assumés. Il juge cette centralisation néfaste pour le centre d’une ville selon lui suréquipée puisqu’elle compte déjà « 1 fauteuil de cinéma pour 41 habitants, contre 1 pour 58 habitants au niveau national. »
Deux projets « indissociables » selon la Mairie
En revanche, le projet « Supernova » a été unanimement validé (8 voix pour). Porté par l’Eldorado, cinéma en difficulté à Dijon, il viendrait restructurer l’offre art et essai de l’agglomération. Les deux rivaux (le groupe Ciné-Alpes et l’Eldorado) avaient donc pu s’entendre autour d’un multiplexe à la Cité de la gastronomie… Mais cette coopération qui engage la vitalité des salles de Sylvie Massu (Olympia et Darcy), est dans l’impasse.
« Ce n’est qu’un contretemps », tempère François Deseille, adjoint au maire chargé de la Cité de la Gastronomie et des Vins, « cela fait partie des aléas d’un dossier aussi complexe. » Le bras droit de François Rebsamen déplore en outre les querelles de clocher : « Parmi les 4 en lice, Dijon est la seule Cité de la gastronomie qui fait l’objet d’oppositions sur le terrain politique. Mais peut-être avons-nous la politique qu’on mérite. À Paris-Rungis, Tours et Lyon, tous sont unanimement derrière leur projet. »
Recours possible
Et d’anticiper, via cette décision, le clap de fin pour le ciné en centre-ville : « C’est bien dommage, ces deux projets indissociables. Je ne comprends pas qu’on ait pu voter pour l’un et contre l’autre : Ciné Ducs et Supernova sont bien là pour résoudre les problèmes des cinémas du centre-ville. Si nous ne faisons rien, ils vont mourir. Ils ont clairement besoin de restructuration et de modernisation, dans l’intérêt des Dijonnais. »
Un recours est possible contre la décision de la CDAC Côte-d’Or, au niveau national et dans un délai de 1 mois. La balle est maintenant dans le camp de Line Davoine, du groupe Ciné-Alpes.