Toute l’année au Clos Vougeot, « Du Vin et des Dieux » propose de s’interroger sur les liens passionnants entre vin et divin. En parallèle de cette saison culturelle, jusqu’au 31 mars, la Saint-Vincent tournante se tape l’affiche. Sacrées expos.
Le vin et le divin entretiennent une relation charnelle, parfois ambiguë, depuis plus de 6 000 ans. Cet historique dit tout de la profondeur du thème abordé dans Le Vin & le Sacré (2015, Eds Féret), l’ouvrage d’Évelyne Malnic ayant inspiré l’exposition au château du Clos de Vougeot. « Tout est parti d’une proposition du grand maître de la confrérie des Chevaliers du Tastevin, en septembre 2018, à l’occasion d’un chapitre où l’on m’intronisait« , retrace son auteure inspirée, heureuse de voir naître 14 « tableaux » retraçant la place de ce nectar définitivement hors du commun dans différentes civilisations et religions au cours des siècles. Car la littérature sacrée regorge d’évocations vineuses, de façon plus ou moins étonnante. La bible et ses quelque 500 allusions du genre, le paradis d’Allah et ses fleuves de vin précieux, le vin partenaire du Shabbat… Sans parler des moines, à qui l’on doit tout de la viticulture et de notre chapelet de 1247 climats précisément délimités. Les équipes du château du Clos de Vougeot ont installé ces jolis supports pédagogiques dans l’ancien dortoir des moines (comment pouvait-il en être autrement ?). Sous le jugement d’une charpente monumentale, tout ceci invite à la contemplation silencieuse. Par les temps qui courent, que les dieux en soient témoins, cela ne peut pas faire de mal.
En parallèle, jusqu’au 31 mars, la superbe rétrospective « La Saint-Vincent s’affiche » est à apprécier pour la quatrième année. Cette collection des affiches de la Saint-Vincent tournante, de la toute première Rully 1971 (la fête date de 1938) à Gevrey-Chambertin 2020, apporte elle aussi son lot d’enseignements. Ce travail de mémoire que l’on doit au Beaunois Olivier Kooman fait remonter bien des souvenirs à la surface. Saviez-vous par exemple que celle de Pommard 1981 est l’œuvre d’Henri Vincenot, après une commande du propriétaire du château de Pommard, Jean-Louis Laplanche ? Que Morey-Saint-Denis fut le premier, en 1973, à faire graver son logo sur le verre de dégustation ? Ou que, faute de budget, Beaune 1974, Marsannay 1975 et Chablis 1976 n’ont tout simplement pas eu d’affiche ? À ce propos, pour éviter un trou dans l’histoire de la fête viticole, Olivier Kooman a eu l’idée de créer en 2016 une affiche illustrant les trois éditions manquantes grâce à son ami illustrateur Gilbert Michaud. Tout ceci est donc à apprécier sans faute. Jamais en vain !
« Saint -Vincent s’affiche », du 22 janvier au 31 mars 2020.
« Du vin et des dieux », jusqu’à la fin de l’année.
Expositions incluses dans le parcours de visite initial.
Plein tarif : 7,50 euros – Tarif réduit : 2,50 euros (moins de 8 ans)