Du 4 au 6 avril, Chevigny-Saint-Sauveur tient son Salon de l’habitat et de la transition énergétique. La cinquième ville de Côte-d’Or est bien placée pour en parler. Son maire Guillaume Ruet souhaite que les différents travaux menés sur le sujet inspirent ses administrés…

Chaque année, Chevigny-Saint-Sauveur a pris la bonne habitude de fêter l’escargot (22-23 février 2025). Son maire est le premier fan de ce succès populaire qui attire pas moins de 20 000 gourmands visiteurs. Pas du genre à rester dans sa coquille, Guillaume Ruet adopte une vision large et équilibrée de l’action municipale.
Notre gastéropode lui inspire une certaine vision du temps long. La transition énergétique en fait partie intégrante : « Nous allons bientôt adopter notre agenda 2030, qui sera une véritable feuille de route autour du développement durable », pose l’élu (LR) de la 5e ville de Côte-d’Or. Avec près de 11 000 habitants, Chevigny-Saint-Sauveur cultive son image de petite ville douce à vivre, dans un Est dijonnais encore doté d’une petite réserve d’aménagement foncier, en pleine mutation dans son habitat.
École à énergie positive
Le maire applique donc pour lui-même le principe de planification écologique. « À l’horizon 2035, nous aurons diminué de 60% la consommation inhérente aux bâtiments communaux », explique le locataire d’un hôtel de Ville appelé lui aussi à d’importants travaux en ce début d’année. « Nous allons « camper » pendant quelques mois, sourit Guillaume Ruet, mais il faut cela pour passer de passoire thermique à bâtiment vertueux. »
Idem pour le projet le plus emblématique du moment : la transformation complète de l’école du Buisson-Rond, vieille de 50 ans, en bâtiment à énergie positive. Un beau bébé chiffré à 7,3 millions d’euros, dont la moitié supportée par différents partenaires (Etat, Feder, CD21, CAF et Région). « Chevigny a été le premier lauréat bourguignon du Fonds Verts via l’État, soit 1,47 millions d’euros, sans doute la subvention la plus importante de notre histoire », note le maire. L’architecte Thierry Gheza pilote cette réfection qui concerne la maternelle (livraison rentrée 2025) et l’école élémentaire (2026), avec notamment l’installation de 680 m² de panneaux photovoltaïques en toiture.
« Nous allons bientôt adopter notre agenda 2030, qui sera une véritable feuille de route autour du développement durable. »
Guillaume Ruet, maire de Chevigny-Saint-Sauveur
« Ce projet nous tient à cœur, il concerne aussi bien l’enfance que notre souveraineté énergétique. Dans la même idée, nous avons lancé une consultation pour le déploiement de 2 000 m² de panneaux photovoltaïques dans la ville. Nous sommes aussi en train d’équiper tous les bâtiments de la ville d’éclairages LED. Cette économie globale sur la consommation de la collectivité, c’est bien pour le budget, mais pour que ce soit réellement efficace, il faut que tous les habitants puissent suivre le mouvement. »
Un salon pour s’informer
D’où l’interêt du prochain Salon de l’habitat (4-6 avril), au gymnase de l’Ogive, dont la deuxième édition comportera un important volet énergétique. Une bonne trentaine d’artisans locaux et d’organismes de conseil soigneusement sélectionnés seront de la partie.
« Tous les ménages ont envie de franchir le pas, mais beaucoup sont face à un frein économique. Il existe des structures pour les accompagner, je pense notamment à Renov’Eco, un service public gratuit porté par Dijon Métropole. Des conseillers seront là pour traiter des demandes au cas par cas, animer des conférences. La rénovation énergétique est sur toutes les lèvres, les habitants sont sursollicités par des organismes plus ou moins sérieux, nous voulons par ce salon les aider à y voir plus clair. »

Les planètes s’alignent à Chevigny-Saint-Sauveur
Les planètes continuent de s’aligner. Les adeptes de la piscine municipale seront par exemple ravis d’apprendre qu’une cuve de 580 m3, financée avec le soutien du Département, récupérera la vidange annuelle pour arroser les plantes de l’espace public. « Cet ajout nous rend désormais complètement autonomes pour l’entretien de nos espaces verts, toute l’année, même en cas de sécheresse », note Guillaume Ruet, ravi par ailleurs qu’une petite forêt urbaine de 3 ha pousse à l’entrée de la ville grâce à l’association Forestiers du Monde. « Ce plan de végétalisation planifie la plantation de 3000 arbres. L’enjeu, c’est de diminuer notre empreinte carbone et d’impliquer les habitants dans une co-construction de la ville de demain. »
La graine semble être plantée dans les esprits: pendant les fêtes, les habitants de Chevigny ont dépassé les espérances dans le cadre d’une collecte test de coquilles d’huitres à des fins de recyclage : 1 tonne et demie pour servir d’engrais à un agriculteur. Dans le lot, évidemment, quelques coquilles d’escargots !