Dans son numéro 73, Dijon-Beaune Mag consacre un grand dossier sur les thèmes de la fête et de la solidarité. Plutôt que de parler des gilets jaunes, ce dernier numéro de l’année traite de « Gilles et John » et de tous ces anonymes qui pratiquent la solidarité avec un grand S.
Bravant les nuits froides et cédant aux interdits, les gilets jaunes ont colorisé une France fragilisée par la crise et un sentiment de révolte aussi confus que spontané. Il ne nous appartient pas de nous réjouir ou de nous plaindre de cet élan qui échappe aux critères « habituels » d’un pays « grognon » par nature.
Et encore moins de pavaner en affichant quelques vaines certitudes, sans prendre de vrai risque, si ce n’est de noircir les pages d’un magazine avec des idioties et des évidences qui enfoncent les portes ouvertes.
Plutôt que de gilets jaunes, Dijon-Beaune Mag a donc choisi de parler de Gilles et John, mais aussi de tous ces anonymes qui, peu importe leurs prénoms, pratiquent au quotidien la solidarité avec un grand « S », sans plastronner.
Dans l’embrayage incertain de la vie qui nous fait passer d’une période à une autre, d’un état à un autre, le froid succède parfois au chaud, le malheur au bonheur. Certains grains de sable mettent alors l’homme ou la femme sur la paille, au fond du trou et sans espoir, comme à ces périodes les plus difficiles où les plus pauvres devaient se contenter de quelques rutabagas, au point d’en être dégoutés à jamais.
Aujourd’hui, certes, le rutabaga est une plante de culture essentiellement bio. Signe que les temps ont changé, tout comme la misère. Mais que solidarité est toujours aussi nécessaire à l’équilibre de la société. Car cette misère s’habille de solitude quand on est vieux et de folie quand on est poussé à bout, elle détruit les cœurs et ravage les familles, elle se cache, maligne comme le cancer de notre moral.
Il y a pourtant mille et une façons de la combattre sans tomber dans la compassion, en préservant la dignité de chacun. Parcourez ce numéro, savourez les témoignages qu’il propose et vous verrez, main dans la main, la vie mérite d’être vécue. Que l’on soit Gilles ou John, ou même gilet jaune.